TOUT EST DIT

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jeudi 24 novembre 2011

Où va Eva ?

Il faut croire que l’autodestruction provoque des sensations extrêmes. La gauche s’y livre avec une ardeur avide qui étonne ses propres fidèles. C’est presque un concours: comment perdre un maximum de points en un minimum de temps ?

Depuis dix jours les socialistes et les écologistes rivalisent d’ingéniosité pour ruiner la crédibilité de leur - éventuelle - coalition gouvernementale. À ce petit jeu, EELV-Les Verts font très fort dans ce numéro de duettistes suicidaire. S’ils voulaient montrer qu’ils sont restés fidèles à eux-mêmes, c’est parfaitement réussi: ils sont toujours aussi groupusculaires, imprévisibles, insaisissables.

Ils ont préféré une candidate différente, originale au risque d’être marginale, à celui qu’ils caricaturaient comme «un animateur télé» trop consensuel ? Ils sont servis ! Un triomphe. La voilà en roue libre au point de perdre totalement les pédales à la première accélération de la longue épreuve présidentielle.

Parmi ses amis, on condamne une attitude jugée «folle». Mais à y regarder de près, c’est une folie cohérente. Eva Joly ne fait que maintenir ce qu’elle a toujours dit. Elle avait simplement sous-estimé le cynisme des dirigeants de son mouvement prêts à composer avec le grand frère socialiste, après avoir juré qu’un compromis sur le nucléaire était inenvisageable.

Houhou Eva ! Il faut se réveiller... C’est la présidentielle. Un univers où l’amateurisme est un danger mortel que la candidate a oublié. Il faudrait un miracle - ou que la France ait carrément déjanté - pour qu’elle fasse un résultat correct au premier tour.

Croyant faire moderne, ceux qui l’ont poussée savaient qu’ils prenaient un risque. Ils savent aujourd’hui qu’ils ont perdu leur pari : leur créature leur échappe broyant sans merci les bons résultats de leurs dernières consultations électorales.

Leurs alliés socialistes, eux, ne savent pas trop quoi dire, et ça s’entend. Interdit, François Hollande ne se «ségolènise» pas: il se jospinise. Une mutation inquiétante en campagne où le temps perdu ne se regagne pas. Il était inéluctable que le candidat du PS perde du terrain mais pas si rapidement. En attendant, le président de la République peut continuer d’affirmer sans être dérangé que le nucléaire est une «énergie propre». Il a simplement oublié un petit détail: les déchets radioactifs. Une paille...

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