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samedi 26 novembre 2011

Le nouvel impôt sème la zizanie en Grèce

La surtaxe immobilière ne passe pas. Athènes a finalement exempté les plus modestes

Alors que la troïka des bailleurs de fonds grecs est à Athènes pour verrouiller le plan de rigueur, les services de perception d’impôts sont dans l’incapacité d’encaisser les impôts classiques d’ici à la fin de l’année! Le gouvernement vient de l’avouer: en raison de la restructuration du système fiscal (réduction des centres d’impôts de 289 à 75, et nombreux départs à la retraite), les recettes publiques ont baissé de 3,5% en 2010 tandis que les dépenses augmentaient de 2,5%.
Malgré les mises en place successives d’un impôt de solidarité, de taxes sur le tabac et les alcools, et de l’augmentation généralisée de la TVA à 23%, les caisses de l’Etat ne se remplissent toujours pas. Une idée a donc germé au Ministère des finances.
Les Grecs étant propriétaires à 70% de leur logement, pourquoi ne pas instaurer une taxe spéciale sur les biens immobiliers? Oui, mais comment? Dans un pays sans cadastre (l’Union européenne avait donné d’énormes subventions il y a une quinzaine d’années pour en faire un, mais l’argent est parti en fumée), la seule solution trouvée a été d’inscrire cet impôt sur la facture d’électricité. Et de menacer de couper le courant à quiconque ne payerait pas dans les temps.
Cette loi, bricolée dans l’urgence, instituait pour tous une charge de 4 euros par mètre carré, taxant même les préfabriqués des sinistrés des incendies de l’été 2007… Les Grecs l’ont surnommé «charatsi, du nom de l’impôt ottoman sur la population chrétienne. C’est dire son impopularité. De nombreux Grecs en difficulté se sont ainsi retrouvés dans l’impossibilité de s’acquitter du montant. Face à cette situation, le maire de Nea Ionia, dans la banlieue d’Athènes, a décidé de s’opposer en organisant la défense de ses administrés qui paient leur facture sans la taxe.
Ce mouvement de désobéissance civile a fait tache d’huile et a été suivi par de nombreuses mairies. L’opposition s’est aussi organisée au sein du syndicat des électriciens, qui estime que leur rôle doit se limiter à la fourniture de courant. Depuis dimanche dernier, ils occupaient le centre informatique de la compagnie d’électricité. Jeudi matin, ils ont été délogés par les CRS. En riposte, une grève de 48 heures a été déclarée. Le gouvernement a donc dû fait marche arrière.
Provisoirement, le délai de paiement a été porté à 80 jours et certaines personnes seront exemptées. En attendant, cette loi, déjà désavouée par le commissaire européen à l’énergie, pourrait être déclarée anticonstitutionnelle par le Conseil d’Etat.

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