TOUT EST DIT

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vendredi 7 octobre 2011

Une petite lumière au fond de chaque être humain...

« L'abolition de la peine de mort est une avancée majeure de l'humanisation de la société », a déclaré Thierry Machefert, professeur de philosophie, lors de la conférence réunie au Mémorial pour la Paix de Caen à l'occasion du 30e anniversaire de l'abolition.
Pourquoi donc a-t-il fallu attendre si longtemps et se battre aussi durement pour abolir cette énormité ? Car enfin, les Français ne sont pas plus sanguinaires que leurs voisins européens, qui l'avaient déjà abolie depuis longtemps.

On peut toujours, on doit encore, mener ce combat car la peine de mort est appliquée encore aujourd'hui dans de nombreux pays. La semaine dernière, une rafale d'exécutions est venue nous réveiller : deux aux États-Unis, un adolescent pendu en Iran, un homme décapité au sabre en Arabie Saoudite et, sans doute, combien d'autres inconnus, notamment en Chine qui semble battre aussi des records en ce triste domaine.

Heureusement, malgré tout, la peine de mort recule dans le monde. Ainsi, depuis vingt ans, quarante-neuf pays l'ont abolie, ce qui porte le nombre des pays où la peine de mort n'existe plus à quatre-vingt-seize. Cependant, on ne sait pas si, finalement, le nombre des exécutions diminue, car certains États procèdent à des exécutions de masse.

... nous ne pouvons nous permettre de l'éteindre

Nous ne referons pas ici, une fois de plus, le procès de la peine de mort. Nos lecteurs connaissent les arguments pour et contre car, pendant les vingt années qui ont précédé son abolition, nous les avons longuement exposés.

Certains, comme le président Mitterrand qui avait été partisan de cette peine et qui durant la guerre d'Algérie avait, en tant que garde des Sceaux, approuvé de nombreuses exécutions, avaient fini par changer d'attitude. M. François Mitterrand avait affirmé et promis qu'il procéderait à l'abolition s'il était élu. C'était courageux car, lors de cette campagne présidentielle de 1981, il savait que la majorité des Français était favorable au maintien de la peine de mort.

Aujourd'hui, ce qui fonde essentiellement notre refus de voir appliquer un tel châtiment, c'est une conviction : en chaque personne, il est au fond d'elle-même une petite veilleuse qui luit plus ou moins faiblement. C'est cela qui fait de chacun de nous un être humain. Nous ne savons peut-être pas exactement ce que c'est, mais nous pensons que cette lumière, si faible puisse-t-elle être, est la source de notre humanité. Nous estimons que nul ne peut se permettre de l'éteindre.

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