TOUT EST DIT

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vendredi 7 octobre 2011

L’enviable dynamisme américain

Ajouter encore quelques lignes au panégyrique de Steve Jobs serait vain. Depuis hier, la planète informatique, avec pleurs et fleurs, rend hommage au cofondateur d’Apple qualifié de génie et comparé à Gutenberg. Comme l’imprimerie qui a permis l’accès à la connaissance au plus grand nombre, l’ordinateur sorti du temple des spécialistes grâce à Steve Jobs, d’abord devenu machine de bureau puis terminal d’internet, a étendu les savoirs, créant de nouveaux outils de communication, offrant une encyclopédie illimitée. Pas toujours pour le meilleur, il est vrai...

Ce qui surprend vraiment aux yeux d’un Européen est la carrière de l’inventeur doté d’un exceptionnel sens commercial. Elle incarne « le rêve américain », selon le président Obama. C’est vrai que ce parcours est atypique. Voilà un homme qui a commencé à bricoler dans son garage pour se retrouver – après quelques avatars – à la tête de la plus importante société des États-Unis. Sans sortir d’un sérail doré, sans carnet d’adresses ouvrant les portes, sans être coopté... Déjà l’allure de Steve Jobs aurait détonné dans les salons feutrés de maints directoires, surtout en Europe: jeans et polo en pleine grisaille des costumes trois pièces-cravate. Comme d’ailleurs Bill Gates (Microsoft) ou Mark Zuckerberg (Facebook), très vite millionnaires, puis milliardaires. En commençant par la commercialisation aventureuse de leurs découvertes, ces hommes ont très jeunes aboli les conventions, et pas seulement vestimentaires. Sauf une: celle de l’argent.

Ces « success stories » donnent aussi une leçon d’économie. Depuis des années, les États-Unis semblent au fond du gouffre, affaiblis par une dette pharaonique et secoués par les scandales bancaires. Hors armement et aéronautique, leur tissu industriel vieilli ne supporte plus la moindre concurrence. Mais grâce à des Steve Jobs, Bill Gates et beaucoup d’autres, les États-Unis restent à la tête de l’innovation aujourd’hui commercialisée dans le monde entier. Même si les composants des « iPhones » ou des « Mac » sont fabriqués en Extrême-Orient, les bénéfices sont rapatriés outre-Atlantique. Avec ses logiciels, Microsoft dispose d’un quasi-monopole souvent dénoncé et condamné. Les « moteurs de recherche », tous d’origine américaine proche ou lointaine, rentrent de juteuses recettes publicitaires, également à l’échelle de la planète. L’économie numérique vit de la mondialisation en la cimentant.

Certes, les cerveaux brillants ne manquent pas en Europe. Mais profitent-ils des mêmes tremplins qu’aux États-Unis ? Qui, de ce côté-ci de l’Atlantique, aurait pris au sérieux des « gamins » de 25 ans, Steve Jobs et Bill Gates à leurs débuts, ou Mark Zuckerberg né en 1984 ? Dans la « Vieille Europe », la jeunesse n’est pas un atout, malheureusement. Ni dans les affaires ni en politique.

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