TOUT EST DIT

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mardi 6 septembre 2011

Retour sans futur


Le seul retour important, celui qui engage véritablement l'avenir, c'est le retour des jeunes Français sur les bancs des écoles et des lycées. Et pourtant ! Oublié le prix des fournitures, renvoyés au second plan les seize mille suppressions de postes, le découragement des professeurs, l'absence de projet pour l'éducation... Pleurnichez hautbois, déraisonnez midinettes, DSK est revenu ! Une arrivée qui « rouleaucompresse » les suites de l'affaire Bettencourt, la future affaire Guérini, les dérapages très contrôlés de M. Marleix, les bougonnages de Jean-Pierre Raffarin, la médaille des sprinters. Tout ! Comme si les Français n'avaient pas pris définitivement acte que M. Strauss-Kahn s'est disqualifié et veulent l'effacer de leurs aspirations.


Certes M. Strauss-Kahn revient libre et innocenté. Pourtant, les dégâts sont faits et son image de dirigeant international ne sera jamais restaurée. Il se fait des illusions s'il imagine que les Français vont lui pardonner ses écarts de comportement et continuer de le considérer comme un grand homme. Le monde ne marche pas comme la gauche caviar, la vraie vie a ses normes et cette arrivée vedettarisée, minutieusement organisée et toute de sourires, pourrait bien être aussi dévastatrice que les photos du tribunal de New York.


Que l'ancien patron du FMI ne s'y trompe pas, ce n'est pas parce qu'il revient qu'il est attendu. Remplacé dans les primaires par Martine Aubry, dans les sondages par François Hollande, à Washington par Christine Lagarde, le paysage politique a horreur du vide et s'est rapidement reconfiguré. Même si la surchauffe de l'information en continu a fait coller le feuilleton de son sort à nos écrans comme la confiture aux doigts des Frères Jacques, ses imprudences ont cassé ses rêves présidentiels et brisé son avenir en rose.


Le danger pour le PS serait que M. Strauss-Kahn et son épouse, que l'on dit impatiente de régler des comptes, continuent à alimenter les appétits médiatiques et plombent ainsi la campagne des primaires et la présidentielle socialiste. La seule stratégie possible est désormais la prise de distance : avec l'affaire, avec l'argent, avec le bling-bling et avec l'instrumentalisation de la vie privée.

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