Le marchandage sur le plan d'économies budgétaires a en fait déjà démarré, et avec quelle médiocrité. Voilà un ancien Premier ministre qui sonne la charge, au nom des parcs à thème, et remporte sur le président de la République une victoire à 80 millions, compensés sur les palaces, qui joueront avec leurs étoiles. Et ce n'est que le début du bazar dans les niches. Ici, on troque la défense de plus-values immobilières contre une taxe sur les brevets. Bravo pour la compétitivité ! Là, on a sauvé la niche sur les emplois à domicile. Les mutuelles se battent...
Les parlementaires vont faire leur travail dans ces hauts lieux de la démocratie que sont l'Assemblée et le Sénat. Mais ce n'est pas trop leur demander que d'espérer au moins un débat à la hauteur du déficit abyssal, et non des palabres sur des queues de cerise. Si les Français n'ont plus droit qu'à la rigueur, simple hors-d'oeuvre pour l'instant, au moins qu'elle leur soit servie avec équité et dignité compte tenu de la gravité de la situation. On en est loin, quand on compare le concours Lépine d'âneries pour tailler dans telle ou telle dépense sociale avec la nécessité d'une profonde réforme fiscale, qui s'imposera de toute façon.
Le Premier ministre, qui chauffe la salle pour le président et futur candidat, affirme parler un langage de vérité. Certes, quand il appelle les Français à leurs devoirs, ils comprennent bien que c'est à eux de payer maintenant. Mais la vérité ne trouve pas son compte avec son catalogue d'économies à 11 milliards, jugé même à l'UMP bien peu à la hauteur des enjeux, y compris du partage équitable des efforts.
L'actuelle ambiance de cour de récréation à propos du rabotage de quelques niches apparaît bien dérisoire quand on sait que nombre d'entre elles ne servent à rien, sauf à priver la collectivité de dizaines de milliards ! D'ailleurs, les marchés avaient vite jugé le sérieux de ce plan en reprenant de plus belle leur danse du scalp. Ils poursuivent l'hallali, comme on l'a vu hier à la Bourse. Quand l'heure de vérité sonnera, il est à craindre que ce soit celle des marchés, plus que celle de François Fillon.
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