TOUT EST DIT

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mardi 6 septembre 2011

Le grand malaise du procès Chirac

Jusqu'au bout, sans qu'on puisse exclure un autre coup de théâtre, l'affaire des « emplois fictifs » aura été hors norme. Voilà un dossier qui marque une première historique en ce qu'il conclut au renvoi en correctionnelle d'un ancien président de la République. Et qui, d'immunité en recours, de renvois en manœuvres dilatoires - et de ce point de vue Jacques Chirac n'est pas resté inerte -, a subi à peu près toutes les procédures de retardement imaginables. Un dossier où, le parquet ne suivant pas l'accusation dans le volet dit parisien des « emplois fictifs », le ministère public ne devrait pas requérir de condamnation. Où la principale constitution de partie civile, la Ville de Paris, s'est désistée. Un dossier, enfin, où le prévenu numéro un, Jacques Chirac, tout en souhaitant que justice se fasse, demande et obtient une dispense de comparution compte tenu des troubles neurologiques dont il souffre. Son absence sera ressentie soit comme l'ultime dérobade d'un vieux lion, soit comme un soulagement à l'idée qu'un homme populaire et diminué ne subisse pas une épreuve humiliante au crépuscule de sa vie. Sans lui, a fortiori vingt ans après la commission présumée des faits, ce procès a-t-il encore un sens ? Sera-t-il équitable pour ses coprévenus ? Son absence sera-t-elle compatible avec la manifestation de la vérité ? Chirac assumant la responsabilité des embauches - mais niant leur caractère fictif -, nul n'aurait en tout cas compris que ce procès n'eût pas lieu. Sauf à démontrer qu'un ancien chef de l'Etat devenu justiciable ordinaire est au-dessus des lois, à confondre immunité présidentielle et amnistie. Le symbole est important.

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