TOUT EST DIT

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vendredi 19 août 2011

Verts, et toujours pas mûrs

L’écologie politique à la française arrivera-t-elle un jour à maturité ? Sûrement pas avant le printemps. Toutes les conditions semblaient réunies, pourtant. Les résultats des Européennes et des Régionales - même s’ils doivent être relativisés par une faible participation et une absence d’enjeu national - ont montré un net décollage électoral. Les enquêtes d’opinion mettent en évidence l’importance grandissante des enjeux écologiques dans les mentalités. Les réflexes verts rentrent peu à peu dans les habitudes.

Jamais, sans doute, les Français n’ont autant manifesté leur attente d’une vision réellement écologique de leur avenir collectif. Et le seul mouvement politique censé leur répondre continue de s’égarer dans la jungle de ses enfantillages idéologiques, ne manquant jamais de prendre un détour supplémentaire sur le chemin du pouvoir, et gaspillant un temps précieux dans des disputes groupusculaires. EELV - une appellation fluide et légère qui fait rêver - manque décidément d’horizon.

Les premières heures de la colonie de vacances de Clermont-Ferrand confirment un gros problème de boussole. Où aller ? Comment ? Avec qui ? La carte est confuse. La marche préliminaire des primaires avait pourtant été sacrificielle. Le jeu de piste a tourné au jeu de massacre, type Koh-Lanta. Jugé trop télé, trop à droite, trop suspect, trop tendre, trop idéaliste ou trop bleu - trop, quoi - Nicolas Hulot a été victime de la sélection naturelle, orchestrée par les aboiements des plus sectaires que la direction a laissé faire. On ne l’a même pas entendue sur le nécessaire tri sélectif des arguments lorsqu’on a déversé une poubelle sur le candidat à la candidature. Le parfum rafraîchissant que la nouvelle diversité du mouvement écologiste était censée apporter a pris un coup de chaud.

A ce train-là, très électrique, on se disait que la date de péremption serait vite dépassée. Depuis, le courageux clientélisme démagogique d’Eva Joly auprès des paysans, qui «ne sont pas responsables» de la prolifération des algues vertes (non, non, le coupable c’est le sans- visage Monsieur Productivisme) n’a pas franchement purifié l’atmosphère. Et voilà qu’une nouvelle émanation nocive se produit au pied des volcans d’Auvergne.

Cette fois, c’est une proche de la candidate désignée, Laurence Vichnievsky, qui décaperait trop fort en mettant au jour la réalité. Tout juste si on n’a pas dit qu’elle était devenue folle, la nouvelle ! Et quand Dany Cohn-Bendit s’interroge sur la pertinence d’une candidature à la présidentielle préférant une stratégie parlementaire qui a fait ses preuves en Allemagne, c’est forcément un «schtroumpf grognon». Étranger à la cuisine française traditionnelle peut-être ?


«Faire de la politique autrement», disaient-ils tous, pourtant. Sans blague ?

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