TOUT EST DIT

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vendredi 12 août 2011

Socgen rime-t-elle avec amen ?

Au coeur des ténèbres du marché, la banque française est ballotée de rumeurs en spéculations. Une habitude.
Engluée dans les PIGS (Portugal, Irlande, Grèce et Espagne), la banque rouge et noire n’a pas vu venir le coup de l’Albion jamais trop perfide. Une rumeur lancée par le Daily Mail a officiellement provoqué une vertigineuse chute de son cours en bourse, en partie provoquée l’ouverture du parapluie de l’Autorité des marchés financiers (suspension des ventes à découvert) et fait surgir le spectre glaçant d’un défaut de paiement, de sa part et de sa mère patrie, le vibrant hexagone.
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Bien heureusement, son patron Frédéric Oudéa se montre fier et droit dans la tempête, faisant montre d’un aplomb digne de son surnom,« la poire belle hellène », récolté du temps de son enthousiasme pour l’économie qui gît désormais sous l’acropole.
Depuis des mois pourtant, comme l’a relevé Bakchich, les difficultés de la SG s’accumulent. Et le mauvais vent a commencé de souffler bien avant les rumeurs propagées par le Daily mail.
Pour rappel :
- la baisse, annoncée le 5 mai, de 14% de ses profits du premier trimestre par rapport à l’année dernière
- la chute de 51,9% depuis le début de l’année (au 25 juillet) du cours de l’action de sa filiale, Geniki Bank, détenue à 88% et qui ne lui a jamais ramené un centime d’euro depuis son acquisition en 2004. Le 4 mai, Geniki rendait compte d’une nouvelle perte de 98,6 millions d’euros au premier trimestre, le double de celle subie l’année précédente
- l’annonce par Moody’s Investors Service, le 15 juin, d’une surveillance de la note SocGen, avec une perspective de révision à la baisse
- la dégringolade de 14,4% du cours de l’action Société Générale entre le 1er et le 11 juillet suivie d’une inquiétante réplique le 18 juillet (-5,5%) à l’annonce des résultats des tests de résistance de 90 banques européennes, (« les tests montrent que la Société Générale est en queue de peloton des grandes banques européennes avec une position en capital plus tendue que celle de ses grandes rivales » confiait aux médias François Chaulet de Montsegur Finance).
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De plus, lorsqu’ils font état de l’exposition de la banque aux « fameuses » créances souveraines européennes, les commentaires des professionnels sont en règle générale majoritairement sévères pour ne pas dire franchement flippant : « Un défaut de la Grèce déclencherait une catastrophe pour la Société Générale » (Jacques-Pascal Porta de Ofi Gestion Privée).

Dans la grotte d’Oudéa

Quant à l’aptitude de ses équipes de direction à faire face aux défis de l’avenir, elle est diversement appréciée. Comment ne pas évoquer à ce chapitre, les propos très durs récemment tenus par Deminor, la société belge dont la mission consiste à conseiller les actionnaires floués.
Evoquant par exemple le rôle de Frédéric Oudéa, patron des finances de la banque de 2003 à 2008 avant d’en prendre la présidence, Fabrice Remon, patron du bureau de Paris de Deminor, n’y est pas allé par quatre chemins : « La Société Générale aurait du mettre à sa tête quelqu’un n’ayant pas eu de conflit d’intérêt et de suffisamment indépendant plutôt qu’Oudéa qui est si impliqué dans la crise  ». Comme en écho, Anis Bouayad, fondateur de Stratégie Alliance est plus expéditif encore : «  Oudea a de la chance de ne pas avoir été viré avec Bouton. La logique aurait voulu que pas un membre du Comité de Direction ne soit épargné, à commencer par Oudéa, bien qu’il n’aurait pas été dans l’intérêt de l’actionnaire de décapiter toute la direction générale de la banque…  »

PIGS, des économies de cochons

Le coup le plus terrible a sûrement été porté bien involontairement par Kian Abouhossein, analyste chez JP Morgan à Londres qui a cru bien faire en déclarant que «  La Société générale possède une superbe affaire dans les dérivés actions  » allant même jusqu’à prévoir qu’elle est le leader mondial de ce business en 2011 devant Goldman Sachs Group.
Et tout cela, donc bien avant la rumeur du Daily Mail. Ou la montée en flèche de l’indice des CDS (credit défault swap) de la Société Générale. Comme si l’on s’attendait effectivement à un défaut de paiement…
A lire ou relire sur Bakchich
Canal+ et ses satellites faisaient l’objet d’une valorisation très optimiste lors de la fusion Vivendi Universal. Heureusement, Daniel Bouton n’était pas loin.
BNP, Crédit Agricole, Société Générale. Les grandes banques françaises ont trouvé leur dernier motif d’angoisse, que les Grecs les envoient se faire voir.
 
 
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Dans la presse cette semaine, on apprend que les banquiers ne sont ni des gens téméraires, ni des de grands résistants et que les petits noirs font Obama.

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