TOUT EST DIT

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mercredi 13 juillet 2011

La zone euro se déchire sur la Grèce

Incapables de s'entendre sur les modalités d'une participation du secteur privé à un nouveau plan d'aide à la Grèce, la zone euro a ouvert lundi la voie à un défaut grec, accélérant une vague de défiance généralisée sur les marchés européens.
Les Bourses européennes ont souffert mardi matin dans le sillage de l'euro, alors que l'écart de rendement entre les emprunts souverains de l'Italie, désormais dans la tourmente, et ceux de l'Allemagne, références de la zone euro, a atteint un nouveau record à 339 points de base.
Mais les marchés du vieux continent ont nettement réduit leurs pertes en début d'après-midi et de nombreuses banques sont repassées dans le vert, en réaction à un possible sommet extraordinaire, vendredi, consacré à la crise des dettes souveraines dans la zone euro.
Plusieurs sources ont confirmé, à Bruxelles et à Paris, qu'un sommet serait organisé au cours des prochains jours mais, ont-elles dit, la date n'en est pas encore arrêtée.
De source gouvernementale française, on indiquait mardi que le sujet ne serait pas tant de savoir s'il fallait choisir entre l'option française ou allemande de participation du secteur privé à un second plan d'aide à la Grèce, les deux étant jugées comme un défaut de crédit, mais d'apaiser les marchés.
Les tensions au sein du gouvernement italien et huit heures de discussions qualifiées d'intenses et de parfois houleuses par plusieurs diplomates, lundi entre les ministres des Finances de la zone euro, ont placé depuis vendredi dernier l'Italie et l'Espagne au coeur d'un orage financier qui éclabousse l'ensemble de la zone euro.
"DÉFAUT SÉLECTIF"
La réunion mensuelle de l'Eurogroupe n'a pas permis de clarifier quelle participation des banques, compagnies d'assurance et fonds d'investissements était envisagée pour aider la Grèce et les ministres se sont limités à charger un groupe technique de les étudier au cours des prochains jours.
Surtout, ils sont revenus sur leur promesse d'éviter coûte que coûte un "événement de crédit" et un "défaut sélectif" en Grèce, perspective qui avait pourtant été spécifiquement écartée lors d'une précédente réunion de l'Eurogroupe puis par les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept.
Seule l'opposition de la Banque centrale européenne à cette possibilité a été reprise dans la déclaration finale, laissant le champ libre à l'Allemagne, aux Pays-Bas, à l'Autriche et à la Finlande pour faire passer le message, en public ou en privé, qu'il fallait désormais l'envisager sérieusement.
Selon plusieurs sources, trois options d'une participation du secteur privé au nouveau plan grec restent sur la table.
Mais au terme des discussions lundi, deux ont particulièrement la cote: celles d'un rachat des ses propres obligations par l'Etat grec et, principalement, celle d'un "swap" d'obligations grecques existantes contre de nouveaux titres à la maturité allongée, poussée par l'Allemagne.
FONDS "ZONE EURO"
Cette dernière solution, qui permettrait de réduire de manière conséquente le fardeau de la dette grecque, avait déjà été proposée par Berlin et discutée début juin avant d'être finalement écartée car elle impliquait un "défaut sélectif" de la Grèce, auquel s'opposaient la BCE et la France.
L'ensemble de la zone euro s'était rallié à cette position après un accord entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel mais ce consensus a volé en éclat lundi, une semaine jour pour jour après que l'agence de notation Standard & Poor's n'indique que la troisième option, celle proposée par la France d'un "roll-over" de la dette grecque arrivant à maturité d'ici 2014, entraînerait également une situation de défaut.
De manière inattendue, les ministres ont en revanche décidé de revoir à nouveau les conditions et le champ d'intervention du fonds de sauvetage "zone euro" (FESF), via notamment un allongement des maturités et un abaissement des taux d'intérêt des prêts versés au pays en difficulté.
La ministre autrichienne, Maria Fekter, a précisé que le FESF pourrait être autorisé à racheter des obligations sur le marché secondaire, option qui avait elle-aussi été abandonnée au printemps avant de revenir lundi à la table des discussions.
Mardi matin, le Premier ministre français François Fillon a par ailleurs assuré que l'UE, si besoin, pourrait encore augmenter la capacité effective de ce fonds, qui vient d'être portée à 440 milliards d'euros, auxquels s'ajoutent des prêts du Fonds monétaire international.

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