TOUT EST DIT

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mercredi 13 juillet 2011

L'UE veut crever l'abcès grec

Après deux jours de tourmente boursière générée par les incertitudes sur les modalités de l'aide à la Grèce, les Européens veulent prouver aux marchés leur volonté de sortir de la crise par une réunion au plus au niveau. Peut-être dès vendredi. 
 Après un début de panique boursière lundi, provoquée par des craintes de contagion de la crise de la dette à l'Italie et l'Espagne, les marchés se sont un peu redressés mardi. La raison de cette accalmie : une série de déclarations rassurantes de dirigeants européens. Auxquelles il faut également ajouter l'action de la Banque centrale européenne, qui a acheté d'importantes quantités d'obligations espagnoles et italiennes pour pallier les ventes massives des investisseurs.
Alors qu'un défaut de paiement de la Grèce n'est plus exclu, et qu'une extension de la crise de la dette à d'autres pays sonnerait le glas de l'Union monétaire, le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, envisage de convoquer pour vendredi ou à brève échéance un sommet extraordinaire des dirigeants des pays de la zone euro pour tenter de crever l'abcès en définissant une riposte coordonnée. Un tel sommet n'est "pas exclu", a-t-il affirmé à Madrid lors d'une conférence de presse. Des sources diplomatiques à Bruxelles ont confirmé qu'une réunion des dirigeants des pays de la zone euro sur la crise de la dette était "à l'étude", tout en soulignant que rien n'était encore finalisé.
Avancées et cacophonie
La probabilité d'une telle rencontre témoigne de l'inquiétude grandissante des responsables européens face au danger de voir la crise de la dette gagner des pays aussi importants que l'Italie et l'Espagne. "Pour l'Italie, c'est un moment certainement pas facile", a reconnu mardi le chef du gouvernement Silvio Berlusconi, en appelant la population à être "unie" et prête aux "sacrifices" exigés par la rigueur budgétaire. Les taux d'intérêt demandés par les marchés financiers pour prêter des fonds à Rome et Madrid se sont envolés lundi. Une situation difficilement tenable, si elle se prolongeait, pour leurs finances publiques.
L'intensification de la crise met l'Europe sous intense pression pour surmonter ses divergences sur les moyens de trouver une réponse et notamment de finaliser un deuxième plan d'aide à la Grèce. La directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde a demandé mardi une "mise en oeuvre rapide" des mesures promises la veille par les pays de la zone euro. La réunion lundi soir à Bruxelles a permis quelques avancées. Les ministres ont décidé d'élargir la palette d'outils du Fonds de secours financier pour les pays en difficulté de la zone euro, dont la capacité de prêts, actuellement de 440 milliards d'euros, pourrait aussi être accrue si nécessaire. Dans l'immédiat, il est surtout question d'autoriser ce mécanisme à racheter auprès des investisseurs de la dette publique de la Grèce et d'autres pays en difficulté. Cela permettrait, dans le cas d'Athènes, de réduire le poids de sa dette et des intérêts payés. Un gros soulagement pour le gouvernement.
Une telle évolution briserait un tabou dans la zone euro car jusqu'ici Allemands et Néerlandais y étaient fermement opposés, se reposant sur la Banque centrale européenne qui, depuis le début de la crise, intervient seule sur le marché de la dette via ce procédé. Reste encore à surmonter les divisions au sujet de la participation des banques au deuxième plan d'aide à la Grèce, une condition posée par l'Allemagne en particulier. Dans ce cadre, le ministre des Finances néerlandais Jan Kees de Jager a affirmé mardi que la zone euro n'excluait pas désormais d'en passer s'il le fallait par un défaut de paiement partiel de la Grèce, là encore un autre tabou des responsables européens qui pourrait bientôt tomber. "Cette option n'est désormais plus exclue", a-t-il dit. Mais, signe de la cacophonie persistante entre Européens, son homologue luxembourgeois, Luc Frieden, l'a contredit. "Ce n'est pas une option que nous avons envisagée", a-t-il dit aux journalistes. Le ministre des Finances grec Evangélos Vénizélos à Athènes a aussi rejeté cette option.

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