TOUT EST DIT

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samedi 16 juillet 2011

En intégralité: notre rencontre avec Carla Bruni

 Jour de fête, journée de deuil. Fierté et tristesse. Carla Bruni-Sarkozy naviguait entre ces deux sentiments, à l’heure de recevoir dix femmes de marins, engagés depuis plusieurs mois au large de la Libye.  
En ce 14 juillet, où l’on déplorait la perte de nouveaux soldats français en Afghanistan, la réception « élyséenne » au Fort de Brégançon n’en prenait que davantage de sens, tout ancré dans l’émotion. Une rencontre exceptionnelle et d’une très grande simplicité à laquelle Nice-Matin a pu assister. À l’issue, l’épouse du chef de l’État a reçu votre journal pour une interview exclusive. Avec nous, Carla Bruni-Sarkozy a évoqué son mari, ses passions, ses engagements et sa carrière artistique. Un échange chaleureux et rayonnant.
Au regard de l’actualité, cette rencontre avec des femmes de militaires devient hautement symbolique?
Oui, c’est vrai. En ce jour de deuil, très cruel, je pense beaucoup aux familles des soldats disparus. En même temps, c’est un jour important pour toute l’armée française, et à défaut de pouvoir assister au défilé, j’avais envie de faire un geste. Mon mari m’a dit : pourquoi ne pas inviter les épouses des marins, basés à Toulon ? Cela me semblait nécessaire et important. Et puis pour moi, ça touche aussi une corde sensible…
La fonction de votre mari vous plonge forcément dans cette actualité brûlante? Parlez-vous de ces sujets avec lui ?
Je m’intéresse forcément à son travail. Aujourd’hui, je le sais bouleversé par la mort des soldats. Son discours aux forces armées était très beau et solennel.

Avec les femmes de marins, vous avez insisté sur la notion de courage. Votre époux fait-il lui aussi preuve de courage ?
Je le trouve très courageux. Mon mari n’est pas soldat ni marin, mais en tant que chef de l’armée française, il est professionnellement très impliqué lorsqu’il faut prendre une décision. Après, ce sont les soldats qui sont sur le terrain.Au-delà de ce trouble actuel, le futur annonce un heureux événement, que vous avez de plus en plus de mal à dissimuler. Pourquoi tantde discrétion?
D’abord pour me protéger, pour ne pas exhiber toute ma vie intime. C’est un très grand bonheur pour moi, mais il est somme toute banal, et d’un autre côté, les gens ont bien d’autres problèmes, et ce serait déplacé de trop en parler. Nous sommes déjà tellement exposés médiatiquement… 

Les rumeurs font néanmoins état d’un petit garçon ?

Mais ça, je ne le sais pas moi-même ! Il y a des choses que l’on doit garder secrètes.

Et comment vivez-vous cette grossesse dans le Fort de Brégançon, que l’on qualifiait parfois de « spartiate »?

Je n’ai touché à rien, même pas un rideau ! Il est très confortable. Spartiate, je ne dirais pas ça. Il est surtout magnifique ! Sans doute l’héritage de Bernadette Chirac, une vraie maîtresse de maison. Moi, je suis un peu plus bohème…

Dans ce cadre idyllique comment organisez-vous vos journées ?

Pour moi, ce sont des journées de repos, en vérité. Dans mon état, c’est une chance incroyable de séjourner ici, plutôt qu’en ville. Et puis j’attends mon mari, qui devrait venir ce week-end, avant des vacances en famille en août.

Première Dame de France, ça peut donc rimer avec vacances ?
(rires) Mais pour moi, Dame de France, ce n’est pas un fardeau. C’est une fonction, avec des devoirs, mais ça n’a rien d’accablant. Le poids de la charge est pour mon mari, je ne fais que l’accompagner. Trois ans ainsi, c’est beaucoup moins fatigant que dix ans de mannequinat. Dame de France, c’est une responsabilité, il ne faut pas dire n’importe quoi, mais je ne suis pas d’une nature écervelée, et c’est une parenthèse magnifique dans mon existence. Et puis, c’est d’abord  la rencontre avec l’homme de ma vie.
La naissance à venir va-t-elle changer le regard des gens sur votre couple présidentiel?
Je ne sais pas… Le regard extérieur des gens est tellement différent de ce que nous sommes dans l’intimité, il est si décalé qu’il est difficile d’ajuster leur vision et la réalité.

Vous êtes personnellement blessée par les critiques et attaques dont votre mari fait parfois l’objet?
Président, c’est toujours ainsi. La fonction suscite forcément des critiques et de l’agressivité, ce n’est pas contre mon mari. Mais on ne peut pas choisir ce destin-là sans être critiqué. La critique, c’est l’essence de la démocratie, et ça tient mon mari en éveil. Quand on est élu, il est important de rester conscient et sensible, même si c’est parfois difficile. C’est ce qui permet ensuite de se régénérer, ça donne le pouvoir de faire des choses formidables.

Lui donnez-vous également des conseils ?
Il a déjà tellement de conseillers! Mon mari reste lié aux gens, il n’est pas enfermé dans une bulle, ne crée pas de désert autour de lui. C’est quelqu’un d’humain, il n’est pas distant. C’est la grande différence avec d’autres présidents de la République : mon mari reste humain, les gens le sentent, et une certaine élite s’en exaspère.

Vous souhaitez donc qu’il soit de nouveau candidat en 2012 ?

Oui, je le souhaite pour la France.

Et votre engagement à vous? Contre l’illettrisme notamment ?
À travers ma fondation, j’ai découvert des chiffres éloquents sur le sujet. L’éducation, ce n’est pas un médicament, mais c’est une nourriture de l’âme. Je veux rendre la culture plus accessible à tous, apporter un petit quelque chose à toutes ces personnes qui vivent dans une situation précaire, faute de culture. C’est une goutte d’eau, mais je découvre toutes les difficultés des gens, je n’en avais pas vraiment conscience avant d’être Première Dame de France.

Vous-même, vous ne regrettez pas d’avoir arrêté tôt vos études ?
Pas du tout. J’ai arrêté après le baccalauréat, mais je suis issue d’une famille où la culture était omniprésente. Je n’étais pas une étudiante modèle, mais j’avais accès à tout. J’avais envie de voyager, je me suis sentie libre, mais j’avais déjà un gros bagage culturel dans ma besace.

Vous avez aussi apporté cette ouverture-là à Nicolas Sarkozy ?
Je ne sais pas. Ensemble, en vérité, on se pose. C’est un homme profondément actif, et pour découvrir la culture, la lecture, il faut être dans une certaine paix. Au-delà de moi, je pense qu’il en avait besoin, c’est une façon de se ressourcer, pour mieux repartir.

Et votre carrière artistique :une nouvelle inspiration,née de votre état ?

J’ai fait un album, mais il n’est pas tout à fait terminé, en raison de ce bonheur à venir, inattendu et inespéré. Je me suis aperçue que je ne pourrais pas assurer la promotion de l’album avant plusieurs mois, mais je ne l’ai pas du tout remisé dans un tiroir! C’est juste une parenthèse.

Déçue de n’avoir pas pu monter les marches à Cannes pour Minuit à Paris où vous tenez un rôle ?
Oh, mais j’y suis déjà allée à Cannes! Pas souvent pour un film de Woody Allen , je vous le concède, mais je n’avais pas le choix. J’aurais adoré y aller, mais je ne pouvais pas, uniquement à cause de mon état. Pas à cause de La Conquête !

Pour Julien Clerc, vous avez écrit les paroles de Si j’étais elle. Si vous deviez écrire Si j’étais lui  pour Nicolas Sarkozy, que lui chanteriez-vous ?
(Sourire espiègle). Vous verrez bien dans mon prochain album!

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