TOUT EST DIT

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samedi 11 juin 2011

La Croatie à la porte de l'Union européenne

La Commission européenne a donné, ce vendredi, son feu vert à l'entrée de la Croatie dans l'Union européenne en juillet 2013. Cette recommandation doit encore être confirmée par les 27 Etats du bloc.

Près de seize ans après une sanglante guerre d'indépendance, la Croatie s'apprête à s'amarrer pour de bon à l'Union européenne, la Commission de Bruxelles ayant proposé, ce vendredi, aux Vingt-Sept la fin des négociations d'adhésion. 
"La Commission européenne vient juste de proposer au Conseil des ministres européens de boucler les quatre derniers chapitres" sur les 35 qui ont jalonné près de six ans de pourparlers, a indiqué le président de l'exécutif européen José Manuel Barroso dans un communiqué. "Ceci ouvre la voie à ce que la Croatie rejoigne l'UE en tant que 28ième Etat membre". 
Zagreb mise sur une adhésion effective d'ici la mi-2013. Date "indicative" que Barroso a également suggérée ce vendredi, "si cette date indicative proposée par la Commission devait être retenue par le Conseil".  
Après la Slovénie
La Croatie devrait être le deuxième pays issu de l'ex-Yougoslavie à rejoindre l'UE, après la Slovénie, qui fait partie de l'Union depuis 2004. Mais à la différence de la Slovénie, dont l'indépendance de la Yougoslavie a été très rapide et peu coûteuse en vies humaines, celle de la Croatie s'est effectuée dans le sang et les combats, qui se sont poursuivis pendant quatre années (1991-1995). 
Cette fin des négociations d'adhésion survient aussi à quelques jours du vingtième anniversaire de la proclamation d'indépendance de la Croatie et de la Slovénie, le 25 juin 1991, mettant en évidence combien le rapprochement de Zagreb de l'UE a été plus difficile et long que celui de Ljubjlana. Il a notamment été freiné par un différend frontalier entre ces deux pays
L'événement constitue également une étape supplémentaire dans les perspectives européennes des pays des Balkans, qui avaient été solennellement affirmées par les Européens lors du sommet de Thessalonique en 2003.
Le président croate, Ivo Josipovic, avait résumé en décembre devant des journalistes ce que représentait une adhésion de son pays à l'UE, à savoir un basculement définitif du passé vers l'avenir. "On ne peut pas vivre dans le passé, ou bien on ne peut pas y vivre avec succès", avait-il dit. Tout progrès vers l'Union réalisé par un pays des Balkans, ajoutait-il, "élargit l'espace de sécurité et de stabilité de tous les autres" et contribue donc à la réconciliation régionale. 
La Première ministre, Jadranka Kosor, a évoqué un "objectif historique", tout en affirmant que la Croatie s'est toujours sentie plus proche de l'Europe occidentale que des Balkans. Et pourtant, les Croates paraissent plus réservés, voire sceptiques. Selon les derniers sondages, 44,6% d'entre eux soutiennent l'adhésion de leur pays à l'UE, alors que 41,8% s'y opposent. 
Beaucoup considèrent en Croatie que les négociations d'adhésion ont duré trop longtemps, près de six années. Certains ont mal perçu aussi que Bruxelles ait tant insisté sur une pleine coopération de Zagreb avec la justice internationale en matière de crimes de guerre. 


  Retombées économiques
Le gouvernement croate table sur des fonds européens d'environ 3,5 milliards d'euros au cours des deux premières années après son adhésion, selon les responsables locaux. Des experts économiques s'attendent à ce que la perspective d'adhésion encourage aussi les investissements étrangers, nécessaires pour le redressement économique du pays, après deux années de sévère contraction provoquée par la crise économique mondiale. 

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