TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

lundi 16 mai 2011

Stoppé avant le décollage

 Stoppé avant le décollage


On prêtait à Dominique Strauss-Kahn la possibilité de choisir entre le Fonds monétaire international et la présidence de la République française. Le premier lui était acquis jusqu’à la fin 2012, l’Élysée lui était promis par les sondages. Son arrestation évitera au brillant socialiste de trancher ce dilemme cornélien : ce ne sera ni l’un, ni l’autre. Sa carrière connaît un coup d’arrêt brutal, peut-être définitif.
Il n’est pas impossible que DSK soit tombé dans un traquenard. Il ne manque pas d’ennemis, aux États-Unis et en France. Mais machination ou pas, il lui sera difficile, voire impossible, de s’en sortir à temps pour briguer l’investiture socialiste. La justice américaine a harcelé Bill Clinton pour beaucoup moins que ce que la femme de ménage du Sofitel de New York reproche à DSK. Et la réputation d’homme à femmes du directeur du FMI, étayée par sa relation adultérine de 2008 avec une économiste hongroise, ne l’aidera pas à se défendre dans un pays puritain, où la morale est souvent le bras armé de la politique.
En France, il n’y avait, hier, que le député UMP Bernard Debré et la présidente du FN, Marine Le Pen, pour accabler DSK. Mais à gauche comme à droite, son explosion juste avant le double décollage de sa campagne et de l’avion qui le ramenait en France fait le bonheur plus ou moins bien caché de beaucoup de monde. La primaire socialiste est relancée. François Hollande, qui rattrapait déjà DSK dans les sondages, est en bonne position mais Martine Aubry devrait logiquement bénéficier d’un vote « légitimiste » des adhérents. En tout cas, elle va devoir sortir du bois. Peut-être même le coup de tonnerre new-yorkais ouvre-t-il un créneau au rigide Laurent Fabius, très différent de DSK dans le style, mais quasi-clone sur le plan économique et politique. C’est Fabius qui avait succédé à DSK à Bercy, en 2000…
La chute du candidat préféré des sondages offre aussi un grand bol d’air au locataire actuel de l’Élysée, car elle déboussole et fait tanguer la gauche. Elle favorise donc mécaniquement la droite… et le centre. Certains y voient une opportunité pour Jean-Louis Borloo, qui a fait sortir ce week-end le Parti radical de l’UMP. Il est plus probable qu’au centre, elle bénéficie d’abord à François Bayrou, issu d’une tradition chrétienne-démocrate qui pourrait rassurer un électorat fatigué par les frasques des uns et des autres.

0 commentaires: