TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 6 mai 2011

L'année de tous les possibles


Quatre ans après, un an avant. Le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy était brillamment élu. Il lui reste un an pour se lancer dans un éventuel second mandat. Le temps viendra de dresser son bilan. Alors qu'il est au plus mal dans les sondages, autant à cause de sa gouvernance que de ses réformes, contentons-nous de noter que la seule certitude, c'est qu'il n'y en a pas !

On nous prédit pléthore de candidats. Ils étaient douze en 2007 et seize en 2002. Compte tenu du coût d'une campagne et du risque d'offrir une place au Front national sur le podium du second tour, beaucoup devront réfléchir. La question de la responsabilité d'un 21 avril ¯ à l'envers ou pas ¯ se posera, un mois ou deux avant l'échéance, autant aux écologistes qu'à Dominique de Villepin, autant à Jean-Louis Borloo, candidat quasi déclaré, qu'à Jean-Pierre Chevènement.

Marine Le Pen au second tour ? Rien n'est sûr : aux dernières cantonales, le Front national a totalisé moins de voix qu'en 2004. Une bonne pédagogie autour des projets et une forte mobilisation des électorats modérés éloigneraient ce scénario. À condition qu'il n'y ait pas une multiplicité de candidats, telle que chacun, excepté le FN, ne réaliserait qu'un médiocre score.

On nous dit, pas seulement à gauche, que Nicolas Sarkozy a déjà perdu. Le président sortant est peut-être un problème pour la majorité, mais il n'en demeure pas moins l'une des solutions. Il ne doute pas, à l'heure qu'il est, de sa candidature, mais il l'annoncera le plus tard possible. Il faut d'autant moins le sous-estimer que nul ne connaît l'environnement international du moment. Les peurs procurent souvent un avantage au pouvoir en place.

Ceux qui rêvent de le faire trébucher se bousculent pourtant : Dominique de Villepin, s'il réussit à convaincre les banques de lui prêter l'argent pour financer sa campagne. Et surtout Jean-Louis Borloo, qui assure vouloir incarner le nouveau leadership de la majorité à travers une candidature centriste hostile à Nicolas Sarkozy. À défaut, Hervé Morin se lancera, sans que cela ne dissuade François Bayrou.

On spécule beaucoup sur la victoire annoncée de Dominique Strauss-Kahn. Attendons de voir comment va se passer l'atterrissage, sur le sol politique national, du symbole de l'économie mondialisée. Sa cote, très différente des intentions de vote, risque de baisser au fur et à mesure qu'il déclinera les promesses, forcément limitées, qu'il estimera pouvoir tenir. La question se pose même de savoir ce qu'il adviendrait si la courbe ascendante de François Hollande finissait par croiser, durant la primaire, celle descendante du patron du FMI.

On nous assure enfin que Nicolas Hulot ne va faire qu'une bouchée d'Eva Joly. Le lancement peu réussi de la candidature de l'écologiste pourtant le plus médiatique, la concurrence de Jean-Louis Borloo et les crispations au sein de sa famille d'adoption ¯ on a vu des antinucléaires s'opposer à lui à Fessenheim ! ¯ rendent l'issue de son parcours très imprévisible.

Autant de spéculations qui signifient que tout est possible. Aucune enquête n'ayant jamais prédit le nom d'un vainqueur un an à l'avance, concluons provisoirement, avec le socialiste Pierre Moscovici, que si Nicolas Sarkozy aura beaucoup de mal à gagner, la gauche peut encore perdre.





0 commentaires: