jeudi 14 avril 2011
Les vacances cathodiques de M. Hulot
La politique, une affaire trop sérieuse pour être confiée à un animateur de télévision ; l'écologie, une affaire trop grave pour être laissée aux politiques. Ce raisonnement, on n'a pas fini de l'entendre. Si Nicolas Hulot se jette à l'eau, c'est parce que les politiques l'ont douché : son pacte écologique, si consensuel, a rétréci au lavage. Sa candidature marque l'irruption d'un aventurier sincère dans un monde plus inhospitalier que la nature qu'il glorifie dans Ushuaïa. Quitter le rôle de témoin pédagogue pour endosser celui d'acteur engagé dans un projet de transformation de la société, ne sera pas une sinécure. Les urnes sont remplies d'accidents dont les victimes sont issues de la société civile. Hulot a la notoriété, il devra acquérir une crédibilité politique et la convertir en capital électoral. Il ne suffit pas de professer des idées dans l'air du temps pour fédérer. Le premier obstacle est posé par les Verts qui ne manqueront pas d'ironiser sur le culte de l'homme providentiel. Nicolas Hulot s'est d'ailleurs gardé d'indiquer hier s'il passera par la case primaires. Un scénario catastrophe - deux candidats d'Europe Ecologie - n'est donc pas exclu. De même entretient-il le flou sur son positionnement. Il s'inscrit dans l'opposition à la droite sans se revendiquer de gauche. On devine qu'il penche vers elle, c'est pourquoi il insiste sur la crise sociale sans toutefois clarifier sa position sur le nucléaire. Assurément, il veut ratisser large, bien au-delà du socle écolo. A ce stade, on est tenté de dire qu'il dessine les contours d'une candidature attrape-tout. On ne sait si elle fera un tabac ou un crash. On est sûr qu'elle brouille les cartes.
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