vendredi 1 avril 2011
L'appel de Tulle en attendant Washington
Pour un ancien chef du parti, il y a comme un paradoxe. En se lançant dans l'investiture du PS, François Hollande ne s'est pas tant porté candidat à la primaire qu'à la présidentielle ! Il s'est déclaré non à Paris mais depuis son fief de Corrèze, ex-Chiraquie, où tel un Mitterrand il est parvenu à se forger un lien avec une terre provinciale pendant sa traversée du désert. Il n'a rien laissé au hasard. Le préalable qu'il avait posé - un destin présidentiel conditionné par sa réélection au conseil général - relevait de l'effet de dramatisation. Elle fut une formalité. Sa candidature a un sens. Revenu du diable Vauvert dans les sondages, il s'y est préparé avec soin, au point d'engager une transformation physique et de se délester de son humour. Il s'est construit un personnage. François Hollande ne sera pas le Zorro du PS, pas le candidat de la rupture à gauche mais celui d'un réformisme responsable. Son problème ? Il incarne une ligne social-démocrate qui ne le distingue pas de DSK et cumule sur ce dernier un handicap : l'inexpérience de l'État. Toutefois, les pressions pour le dissuader de tenter sa chance confinent au ridicule. L'homme a des convictions ; le PS détient l'occasion rare de donner une leçon de démocratie interne. Encore devra-t-il savoir « gérer » le débat. La primaire peut déboucher sur le pire - la division - et les socialistes ont montré leur goût pour l'autodestruction, comme sur le meilleur, une dynamique de rassemblement. La séquence qui s'ouvre au PS, suspendu à l'appel de Washington, n'est pas sans danger. Champion des matches amicaux, sa préparation est loin d'être terminée. François Hollande brigue une place de capitaine. Ses kilos perdus l'ont affûté.
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