TOUT EST DIT

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mercredi 23 mars 2011

Kadhafi a les moyens de financer une longue guerre

Même si les Occidentaux ont gelé les avoirs libyens, le colonel a entassé une montagne d'or et de billets.

Le colonel Kadhafi promet aux alliés une guerre longue. Du point de vue financier, il en a les moyens. Certes, les États occidentaux ont gelé les avoirs du clan du dictateur, du Fonds souverain national et de la Banque centrale. Selon certaines estimations, Kadhafi ne pourrait plus accéder à près de 200 milliards de dollars.
De même, les placements effectués dans les autres régions du globe, comme dans les pays du Golfe, ne devraient pas revenir à Tripoli. «Où que se trouve l'argent placé à l'étranger, il devrait demeurer où il est: vue la pression politique exercée par les Occidentaux, il est peu probable que les pays arabes, par exemple, rendent à Kadhafi ce qu'il aurait placé chez eux», estime Gordon L. Clark, spécialiste des fonds d'investissement souverains.
Kadhafi a prévu cette situation de blocus économique et financier. Il a pris soin d'amasser un tas d'or en Libye, grâce à la Banque centrale libyenne. L'institution, dont il détient les clés, possède 143,8 tonnes de lingots dans ses coffres, selon le décompte du Fonds monétaire international. Ces réserves, qui représentent environ 4,6 milliards d'euros, placent la Libye au 24ème rang mondial des détenteurs de métal jaune, juste devant la puissante et très prospère place financière de Singapour.

De l'or contre des armes

Cet or, Kadhafi peut l'écouler principalement en Afrique, via les frontières sud de la Libye avec le Niger, le Tchad et le Soudan. «Ces zones désertiques sont très poreuses et équipées de nombreux aérodromes», souligne le chercheur Olivier Pliez. Par ce chemin, les lingots peuvent être acheminés vers les filiales nigériennes ou tchadiennes de la Libyan Foreign Bank, qui dépend elle-même de la Banque centrale. Cet établissement possède, entre autre, plus de 80% de la Banque commerciale du Niger et 50% de la Banque commerciale du Chari, au Tchad. Tripoli pourrait également échanger son or directement contre des armes.
Avant d'avoir à écouler son or, Kadhafi peut probablement piocher dans de profondes réserves de cash. Ces dernières ont été constituées probablement au fil des ans en écoulant sur le marché noir un tiers de la production de pétrole libyenne, selon Hasni Abidi, directeur du centre d'études et de recherches sur le monde arabe (Cermam). Près de 130 milliards de dollars auraient ainsi été siphonnés par le clan Kadhafi en l'espace de trente ans. Impossible cependant de savoir la part de cette somme détenue en liquide par Tripoli.

Hôtel de luxe, diamants et pétrole

Il est également probable que Kadhafi puisse toujours toucher, d'une manière ou d'une autre, une partie des revenus tirés des investissements effectués en Afriquesub-saharienne. La Libya Arab african investment company (Laaico) y a placé 5 milliards de dollars dans les hôtels de luxe, les mines de diamant ou les télécoms. La Libya Oil Holding, qui regroupe les avoirs dans le secteur pétrolier et de la distribution d'essence, est elle-même présente dans 21 pays africains.
Dans ce contexte, le contrôle de la frontière sud de la Libye s'annonce crucial. Fin février, des rebelles disaient avoir pris le contrôle de Koufra, au sud-est du pays, et de son aéroport. Ils y ont intercepté un avion envoyé par les maîtres de Tripoli. Dans les soutes de l'appareil, 2000 kalachnikovs et 18 millions de dinars (10 millions d'euros). Un petit aperçu de la puissance financière du régime.

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