TOUT EST DIT

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lundi 27 septembre 2010

La faiblesse du billet vert porte l'euro à 1,35 dollar, un record depuis la crise grecque

Portée par les perspectives d'assouplissement quantitatif aux Etats-Unis, la devise européenne a progressé ces dernières séances, regagnant le terrain perdu depuis avril, au plus fort de la crise grecque. Ce regain pourrait néanmoins être de courte durée.
Une bataille se prépare sur le marché des changes. Et pour l'heure, c'est l'euro qui en profite. Face au dollar, la devise européenne a regagné le terrain perdu depuis le pic de la crise grecque il y a cinq mois. Cet après-midi, elle a touché 1,35 dollar pour la première fois depuis le mois d'avril, soit 3 % de plus qu'en début de semaine dernière. Même tendance face à la livre britannique, contre laquelle l'euro a pris 1,4 % en cinq jours, à 0,85150 livre. Jusqu'à inquiéter Bercy. « Quand la valeur de l'euro par rapport au dollar est volatile comme ça, ce n'est pas bon pour les industriels, en particulier pour ceux qui exportent », a déclaré hier la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, au micro d'Europe 1. Le premier objectif de la France, quand elle présidera le G20, sera d'« essayer de mettre fin aux désordres monétaires », a-t-elle ajouté. A l'origine de ces mouvements, nulle déclaration de la part de la Banque centrale européenne (BCE), mais des sous-entendus explicites de ses homologues britannique et américain. La Réserve fédérale et la Banque d'Angleterre ont laissé entendre qu'elles pourraient recourir davantage à une politique d'assouplissement quantitatif -autrement dit, abreuver le système bancaire en liquidités afin de maintenir les taux d'intérêt à des niveaux très bas.

L'objectif est de stimuler l'économie locale en rendant l'accès au crédit peu coûteux. Qu'elle réussisse ou non, cette politique a cependant un effet quasi automatique, celui d'affaiblir la devise . C'est ce qu'ont anticipé les cambistes la semaine passée, alors même que l'économie de l'Union n'est pas sortie de l'ornière. Trois de ses membres en particulier sont examinés : l'Irlande, le Portugal et la Grèce. Les craintes persistent sur la capacité de ces pays surendettés à conserver une signature crédible pour leurs émissions. Des craintes sans effet à brève échéance. « A très court terme, l'euro peut progresser davantage vers 1,352, voire 1,3650 si le dollar reste pénalisé par les mauvais chiffres d'activité, estiment les analystes de Natixis. Mais par la suite, ce sera probablement l'euro qui sera à son tour sous pression. Les enquêtes d'activité commencent tout juste à se retourner en septembre et on peut penser que la situation économique va finir par se dégrader dans les prochains mois suivant de près les Etats-Unis, surtout lorsque les plans d'austérité commenceront à peser sur l'activité en 2011. »

Difficile, pour l'heure, d'évaluer les conséquences des mesures budgétaires sur l'économie des pays concernés et, finalement, sur l'euro. Les perspectives sont d'autant plus indécises que les politiques monétaires de part et d'autre de l'Union pourraient, à terme, diverger. Sur tous ces points, le discours aujourd'hui du président de la BCE, Jean-Claude Trichet, sera écouté avec attention.
MATHIEU ROSEMAIN

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