TOUT EST DIT

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dimanche 1 août 2010

Le FMI prévoit une reprise fragile en France


Le Fonds monétaire international prévoit une croissance de 1,4% en France cette année, comme le gouvernement, mais il est plus prudent pour la suite et doute que le déficit public revienne sous les 3% du PIB avant 2015.
Dans son rapport annuel sur la France publié vendredi, le FMI se félicite de "l'ambitieux programme de réforme" mis en oeuvre par les autorités, salue la "grande réforme" des retraites et note que les banques françaises sont solides, comme l'ont montré les récents tests de résistance organisés dans l'Union européenne.
Mais il souligne des risques pour la croissance future, même si la France a mieux résisté que ses voisins à la récession, et recommande de donner la priorité à un "rééquilibrage sensible et crédible" des finances publiques.
Après une contraction de 2,5% en 2009, l'institution voit le produit intérieur brut de la France progresser de 1,4% cette année - la même prévision que le gouvernement - puis de 1,6% en 2011, 1,8% en 2012 et 2,0% en 2013.
Ces prévisions sont semblables à celles publiées en avril dans les Perspectives économiques mondiales du FMI alors que celles sur le déficit public sont plus optimistes.
Après 7,5% en 2009 et 8,0% en 2010 (là aussi la prévision gouvernementale), le déficit décroîtrait à 6,1% du PIB en 2011. En avril le FMI le situait autour de 7%.
"C'est le résultat de la conférence sur les déficits publics en juillet et de la réforme des retraites en juin", observe-t-on à Bercy où l'on juge le FMI et Paris "sur la même longueur d'ondes".
"C'est un satisfectit du FMI pour la politique économique du gouvernement", ajoute-t-on.
LE FMI VEUT DES HYPOTHÈSES "RÉALISTES"
Pour autant, le FMI situe le déficit à 3,9% du PIB en 2013 et, selon son scénario, ce n'est qu'en 2015 qu'il reviendrait sous la barre des 3%, limite fixée par le traité de Maastricht.
Le programme de stabilité de la France prévoit d'atteindre l'objectif de 3% de déficit en 2013, sous réserve d'une croissance de 2,5% à partir de l'année prochaine.
"Pour rendre l'effort d'assainissement plus crédible, il importe de fonder le cadre de programmation budgétaire sur des hypothèses macroéconomiques réalistes", écrit le FMI dans sa notice d'information, se faisant l'écho de critiques émises par la Commission européenne en mars quand lui avait été transmis le programme de stabilité.
Lors d'une conférence téléphonique, l'un des responsables de l'étude, Erik de Vrijer, a cependant relativisé ce message en indiquant que l'objectif d'un déficit ramené à 3% en 2013 pourrait être atteint si la réforme des retraites est menée à bien.
"En incluant la réforme des retraites, il y a une bonne chance de parvenir à 3% de déficit d'ici 2013", a-t-il dit.
Publiée chaque année après la visite d'une mission, la note du FMI est plutôt élogieuse pour la politique économique du gouvernement mais demande des efforts accrus en matière de réformes et d'assainissement budgétaire.
"Une reprise fragile est amorcée en France", dit le texte.
Sa moindre exposition au commerce international, l'existence d'un secteur financier assez résistant, l'importance des dispositifs de protection sociale et des mesures de relance "bien conçues" ont permis à la France de mieux résister à la crise mondiale que la plupart des pays comparables, constate le FMI.
Mais, ajoute-t-il, "les caractéristiques de l'économie française qui l'ont protégée en partie pendant la récession sont aussi celles qui, vraisemblablement, ralentiront la reprise".
"INITIATIVES PLUS POUSSÉES"
Le taux de chômage, de 9,5% en 2009, devrait atteindre 10,0% en moyenne cette année puis culminer à 10,1% en 2011 avant de redescendre à 9,7% en 2012 et 9,2% en 2013, selon le FMI.
Dans le même temps, la dette publique atteindrait 84,3% du PIB en 2010 contre 78,1% en 2009 et continuerait de se détériorer jusqu'en 2013, quand ce ratio atteindrait 90,3%.
"Le rééquilibrage imminent des finances publiques en France et dans la plupart des pays européens pèsera sur la demande, et les préoccupations que continuent de susciter les risques souverains imposent de rester vigilant", estime le Fonds en demandant aux autorités de "mettre en oeuvre avec énergie leur programme de réformes pour soutenir la reprise".
Sur la politique d'assainissement budgétaire, le FMI juge que les mesures déjà annoncées sur les recettes et les dépenses sont "de grande envergure" mais indique que "des initiatives plus poussées s'imposent à tous les niveaux de l'administration pour parvenir au rééquilibrage budgétaire vise à moyen terme".
L'institution délivre aussi un satisfecit sur la réforme de la réglementation bancaire, en saluant notamment la création de l'Autorité de contrôle prudentiel qui regroupe depuis le mois de mars l'ensemble des autorités de supervision et d'agrément de la banque et de l'assurance en France.

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