TOUT EST DIT

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samedi 17 juillet 2010

Vieillir avec style, une spécialité so french

Les femmes françaises vieillissent mieux. Elles sont plus aimées, mieux dans leur peau et donc plus belles que les autres... Ceci n'est pas un flagrant délit d'autosatisfaction, mais le constat du New York Times, qui l'écrit : "S'il y a un secret pour vieillir avec grâce, les Françaises le connaissent." Voilà qui est dit. De Catherine Deneuve à une passante, l'auteur - Ann Morrison, journaliste américaine installée à Paris - ne tarit pas d'éloges sur les plus de 40 ans en France : "Elles semblent défier l'idée selon laquelle, en vieillissant, il faut se cacher derrière du botox, du collagène pour rehausser les paupières ou gonfler les lèvres et toutes sortes de procédés qui donnent un air pathétiquement jeune." Et de résumer (ne boudons pas notre plaisir) : "Être attirante, à tout âge, c'est juste un truc que les Françaises savent faire." Ce talent fou, Ann Morrison l'explique par une façon différente d'appréhender la lutte contre les effets du temps d'un côté et de l'autre de l'Atlantique : "Les Américaines, et moi la première, abordent les soins personnels dans un esprit pratique et d'efficacité, tandis que les french women que je connais voient dans le chouchoutage de leur peau, de leurs cheveux et de leur corps un rituel plaisant et gratifiant."

Et comme, en plus d'être belles, les Françaises sont bonnes copines, elles ont partagé avec Ann Morrison leurs secrets de beauté. Secret numéro un : ne jamais prendre du poids. Selon elle, à chaque fois que les Françaises constatent un kilo supplémentaire sur la balance, elles feront tout ce qui est en leur pouvoir pour faire revenir l'aiguille à son point de départ. Et là encore, elles excellent : car, selon la journaliste du NYT, les femmes françaises considèrent le sport - ou en tout cas les salles de gym - comme une "torture", et se contentent de marcher, beaucoup marcher, y compris avec des stilettos aux talons vertigineux qu'elles baladent comme des pantoufles sur les pavés du Quartier latin. Et si, par malheur, un jour, elles n'ont pas le temps de déambuler boulevard Saint-Germain à la recherche d'une "petite culotte La Perla à 100 euros", "il y aura toujours une pilule, une lotion, une machine ou un traitement pour faire l'affaire". Ah, et encore un petit truc : les Françaises sont addicts aux thalassothérapies, dont l'auteur rappelle qu'elles sont nées en France. Quoi, vous ne vous reconnaissez pas ?

La Sécurité sociale, secret de beauté des Françaises

Ann Morrisson précise pourtant bien qu'elle parle de la "femme française moyenne, celle qui fait ses courses rue du Faubourg Saint-Honoré, qui déjeune tranquillement rive gauche ou qui se promène à travers le jardin du Luxembourg". Ah, on se disait aussi : elle ressemble étrangement à Inès de La Fressange, la Française moyenne... Mais, à en croire la journaliste, il n'y a pas besoin d'être riche pour être Juliette Binoche. Car le secret de beauté le mieux gardé des Frenchies, c'est leur Sécurité sociale : "Certaines femmes sont assez malignes - ou ont des raisons médicales suffisantes - pour se procurer des ordonnances prescrivant des semaines entières dans un spa, ce qui signifie que la Sécurité sociale les rembourse", explique-t-elle. Idem pour les dermatologues, selon la journaliste : certes, les femmes françaises se maquillent légèrement, "mais il est plus facile d'avoir l'air naturel quand on a une super peau". Or, en France, "les rendez-vous chez les dermatologues sont souvent remboursés". Rendez-vous compte !

Non contente de nous attaquer sur ce point sensible - la Sécurité sociale -, Ann Morrisson s'appuie sur des chiffres qui font mal à notre porte-monnaie : selon un sondage Mintel datant de 2008, les Françaises dépensent 2 milliards d'euros par an en soins du visage, à peu près autant que les Espagnoles, les Allemandes et les Anglaises réunies. Et elles commencent jeunes : 33 % des Françaises entre 15 et 19 ans utiliseraient des crèmes antirides. N'empêche. Étant plus minces, les Françaises doivent lutter plus durement contre le vieillissement de leur peau, c'est bien connu. Et ce n'est pas parce qu'elles sont plus aimées, par les autres comme par elles-mêmes d'ailleurs, qu'elles sont plus belles, contrairement à ce que conclut Ann Morrison. Non, non. En fait, les Françaises - ou en tout cas celles que la journaliste fréquente - refusent simplement la fatalité qui veut qu'une femme doive, en vieillissant, choisir entre la ride et la fesse.

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