TOUT EST DIT

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lundi 21 juin 2010

La défaite de 1940, un message pour aujourd'hui


Les émouvantes commémorations de Juin 1940 s'offrent à la méditation. Ces heures de ténèbres et de lumière contiennent des enseignements utiles pour éviter de commettre à nouveau les erreurs du passé.

La défaite de 1940 est un rendez-vous manqué avec l'Histoire à tous les étages de la société française : du haut commandement militaire jusqu'à l'humble vie quotidienne. Bercée par les heureuses conquêtes du Front Populaire, l'insouciance l'avait emporté sur toute autre considération. Un jour nouveau semblait se lever sans guerre, sans larmes.

On voulait en finir avec les sombres souvenirs de 1914. On voulait oublier le regard voilé de tristesse des mamans, les sanglots des fiancées au jour brisé, l'ombre des monuments aux morts sur leurs visages.

Dans ce climat, observant la montée du nazisme et le réarmement de l'Allemagne, certains alertaient l'opinion. Mais en vain ! Personne ne voulait les entendre à tel point qu'ils se heurtaient souvent au refus de publier leurs articles. La vie continuait son cours. Il ne fallait surtout pas troubler la douce illusion dans laquelle les peuples aiment à s'endormir.

La guerre, pourtant prévisible, fit l'effet d'un coup de tonnerre, prenant tout le monde au dépourvu, laissant place au défaitisme, à la panique, à l'impossibilité de combattre. Une majorité crut en la défaite, une minorité comprit que seule une bataille était perdue et qu'il fallait poursuivre le combat, suivant l'appel du Général de Gaulle.

Ces sombres événements démontrent que le grand nombre n'a pas toujours raison et que, suivre son sentiment quand il n'est pas éclairé, peut conduire aux pires catastrophes. Ce populisme est à l'opposé de la Démocratie. Celle-ci exige de chaque citoyen qu'il s'informe et s'instruise en recherchant l'intérêt général et non son intérêt particulier.

C'est ce que fit dans les années 30, une minorité de Français, s'instruisant sur le nazisme, observant les événements... Quand vint l'heure décisive, ces hommes et ces femmes étaient prêts : comprenant ce qui se passait, ils purent agir en conséquence. L'autre enseignement est que rien ne s'accomplit sans courage. En témoignent les héros de ces jours tragiques, le général de Gaulle et Winston Churchill. Ils dénoncèrent l'erreur, contestèrent le sentiment commun et ouvrirent des chemins nouveaux. Ils agirent ainsi parce qu'ils avaient une vision, parce qu'ils refusaient de laisser la démocratie céder à la force, parce qu'ils ne voulaient pas livrer l'homme aux démons totalitaires, dussent-ils le payer de leur vie !

Les défis du XXIe siècle ne manquent pas. Vigilance, lucidité et courage sont aussi nécessaires qu'hier. Il est utile de méditer l'exemple de ces hommes qui échappèrent à l'aveuglement général afin de se tenir prêts et de ne pas réitérer, sous d'autres formes, les erreurs du passé.

Jeanne Emmanuelle HUTIN

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