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mercredi 21 avril 2010

Pour Pierre Lelouche, l'Europe est menacée de "déclassement rapide"

Le secrétaire d'Etat français aux affaires européennes, Pierre Lellouche, s'est inquiété mardi 20 avril du recul de l'influence mondiale de l'Europe, confrontée à "un risque de déclassement rapide".

"Avec la mondialisation, la question c'est : que reste-t-il du modèle européen, de la place de l'Europe dans la gouvernance mondiale ? De ce point de vue, je suis très inquiet", a commenté M. Lellouche au cours d'une rencontre avec des journalistes à Strasbourg, en marge d'une session plénière du Parlement européen. "Nous sommes en train d'être dépassés, on est en risque de déclassement rapide", juge-t-il.
Une Europe unie, basée sur la réconciliation franco-allemande après la deuxième guerre mondiale et servant de base à élargir une zone de paix, "quelque part c'est l'Europe d'hier et cet objectif a déjà été atteint", a-t-il dit. "Même si l'idée reste complètement d'actualité, sa signification politique change". Aujourd'hui, la question phare est "la survie du modèle de société européen face à un monde qui a radicalement changé", explique-t-il.

"UNE MACHINE À PALABRER"

Pour le secrétaire d'Etat français, "on ne cesse d'avoir des reculs de l'influence européenne". Lors des négociations internationales climatiques de Copenhague en décembre, "des décisions se prennent sans que les Européens soient dans la salle, pour la première fois", note-t-il. Cette perte d'influence est aussi apparente dans "l'annulation de la visite du président américain Obama en Espagne" ou son récent dîner à Prague avec des pays d'Europe de l'Est qui a "court-circuité totalement les institutions de l'Union, la France, l'Allemagne et les autres".

"Attention, l'Europe n'est pas en train de se faire respecter!", prévient M. Lellouche. "Il est urgent que nous réagissions. Or nous passons notre temps à palabrer ! Le monde bouge. L'Europe discute. C'est une machine à palabrer, alors que cela devrait être une machine d'action", insiste-t-il. Or "l'Europe dans 30 ans, c'est à peine 6 % de la population mondiale, 12 % de son PIB. L'impératif d'union il est évident. De grâce ne nous contentons pas de fabriquer une usine à palabres, faisons de la politique", ajoute-t-il.

Evoquant la création d'un nouveau service européen d'action extérieure, il a déploré des mois de discussions sans grand intérêt sur "qui contrôle quoi, qui nomme qui". "Ca intéresse 300 personnes ça. Pendant ce temps-là, on ne parle toujours pas de la Russie, toujours pas de sanctions à l'Iran, toujours pas de la Chine. Le monde continue d'avancer".

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