TOUT EST DIT

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mercredi 21 avril 2010

PRINCIPE DE PRECAUTION – En fait-on réellement trop ?

Un nuage de cendres tout droit venu d'Islande a paralysé le ciel européen pendant plusieurs jours, générant d'énormes pertes financières et bloquant 7 millions de voyageurs. Grippe A, OGM, zones inondables, au nom du principe de précaution, les décisions prises par les autorités semblent parfois disproportionnées et créent la polémique. Gère-t-on les crises avec trop de rigidité ?
La sécurité doit être la priorité absolue. Alors en situation de détresse, le principe de précaution est déclaré, au risque de tomber presque dans l'immobilisme. Ces derniers jours, le trafic aérien était au point mort en Europe, laissant des millions de voyageurs presque livrés à eux-mêmes. Rapidement, les compagnies aériennes ont dénoncé les dégâts économiques d'une telle décision, et ont lancé le début d'une polémique bien connue.


Qu'est-ce que le principe de précaution ?
Il n'existe pas de définition universelle du principe de précaution. Très large, il n'exige pas de preuves et repose donc sur de simples présomptions. Jacques Chirac, en 2005, l'a tout de même fait inscrire dans le préambule de la Constitution française avec la charte de l'environnement. Le principe de précaution pourrait être résumé de la manière suivante : ''Des mesures doivent être prises lorsqu’il existe des raisons suffisantes de croire qu’une activité ou un produit risque de causer des dommages graves et irréversibles à la santé ou à l’environnement.'' Lorsque le nuage de cendres du volcan islandais a commencé à se propager sur le continent, l'expérience voulait que le danger soit connu et trop important pour que les avions continuent de voler. En 1982 en Indonésie et en 1987 au-dessus de l'Alaska, deux avions avaient chuté de plusieurs milliers de mètres en traversant un nuage de cendres. D'après Louis Jobard, président du Syndicat national des pilotes de ligne Air France, ''il était parfaitement normal d'appliquer le principe de précaution les premières 24 heures, voire 48 heures''. Ensuite, les compagnies aériennes dénonçaient une trop grande rigidité.


Les raisons de la polémique
Il était évidemment très difficile pour certains voyageurs d'accepter de rester bloqués plusieurs jours durant dans un hall d'aéroport, alors que la reprise du travail les attendait. Mais il était encore plus difficile pour les compagnies aériennes de voir leurs pertes financières augmenter, alors même que le danger n'avait pu être estimé. Lufthansa et Air Berlin, ont critiqué les autorités pour l’absence de calcul de la concentration de cendres volcaniques dans l’air. Chez Air France, Louis Jobard aussi dénonçait le déficit de données : ''Il faut que la direction générale de l'aviation civile envoie des avions munis de capteurs pour que l'on sache précisément quelle est la concentration de poussière, où et à quelle altitude. Si on n'a pas ces données là, on peut y être encore dans deux mois.'' Alors ce week-end, Lufthansa et Air France effectuaient des vols d'essais, sans passagers, qui se sont déroulés dans des conditions normales. Un porte-parole de la compagnie allemande disait : ''les appareils ont été analysés et ne présentent aucun dommage, pas la moindre égratignure sur le pare-brise du cockpit, le fuselage ou les moteurs''. Depuis, la contestation n'a fait que monter. Une réplique habituelle dès lors que l'on touche au porte-monnaie. Les compagnies ont perdu environ 200 millions de dollars par jour.


Un principe déjà plusieurs fois remis en cause
Alors que la nocivité des cultures OGM n'était pas scientifiquement démontrée, on exigeait déjà leur destruction, en estimant qu'ils étaient plus dangereux que les pesticides. Alors que la crise de la vache folle défrayait la chronique, les farines animales devaient être interdites au commerce. Mais l'histoire que l'on retiendra, c'est Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, qui commandait 94 millions de doses de vaccins aux laboratoires pharmaceutiques en 2009, pour faire vacciner 60 millions de français contre le virus de la grippe H1N1. Seules 10 millions de doses ont été utilisées. Les autorités ont été tout aussi radicales en prononçant la destruction de 1.500 maisons en Vendée et Charente-Maritime, y compris celles qui n'avaient pas été touchées. Des précautions qui, dans ce cas, arrivent un peu tard.

LA PRÉCAUTION, JE N'EN FAIS JAMAIS UN PRINCIPE, C'EST TROP ALÉATOIRE.

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