TOUT EST DIT

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jeudi 22 avril 2010

Muchas gracias, Edgar !


Vous ne connaissez pas Edgar Hernandez ? Il a pourtant fait trembler la planète, ce gamin haut comme trois pommes. Pas lui directement, mais sa santé. C'était il y a un an pile. Ça faisait quelque temps déjà que le petit citoyen du canton de Veracruz était patraque. Une fièvre qui traîne. Une toux qui rôde. Jusqu'à ce que le soupçon s'affirme. Les responsables de la propagation sont là, dans l'élevage de cochons, à deux pas du domicile de l'enfant. Pas la peine d'aller chercher plus loin pour désigner la maladie. Ce sera la "grippe porcine". À moins qu'on ne préfère l'appeler "mexicaine", du nom du pays où elle venait ainsi de voir le jour. Presque sympas, ces références agricoles ou géographiques. C'est lorsque le virus s'affubla de son code de guerre, H1N1, que les choses commencèrent à se gâter.
On recensa les quintes. On sonda les poumons. On perdit la tête.
Le 24 avril 2009, l'OMS lança une alerte mondiale. On allait voir ce qu'on allait voir.

À condition d'en réchapper, car le pire était plus sûr que jamais. Il y avait obligation de se laver les mains sans cesse. Il était interdit de s'embrasser. Et pendant que Roselyne commandait masques et vaccins à la pelle, Edgar, lui, mon dieu, n'allait pas trop mal. Aujourd'hui, alors que
la première rit un peu jaune, le second aurait retrouvé toute sa sérénité si ses petits copains ne continuaient pas
à se moquer de lui : "Il est grippé-é ! Il est grippé-é !" Qu'importe ! Les autorités locales en ont fait un héros. Le "patient zéro", qui n'était d'ailleurs ni le premier ni le dernier à être infecté, aura bientôt sa statue sur la colline, façon Manneken-Pis. De là-haut, il pourra compter les victimes de la "pandémie". Trente fois moins que pour une "grippe saisonnière" normale ! Au moins saura-t-on à quoi s'en tenir la prochaine fois. Si jamais devait se profiler, un de ces quatre, une menace extraordinaire, genre "grippe volcanique", imaginons n'importe quoi, promis juré, on ne s'affolerait pas.

Muchas gracias, Edgar !


Didier Pobel

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