TOUT EST DIT

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lundi 22 février 2010

Rebondissement dans la bataille des codecs vidéo sur Internet

Quel sera le futur standard de la vidéo sur Internet ? Alors qu'aujourd'hui, la quasi-totalité des lecteurs vidéo utilisent la technologie Flash d'Adobe, l'évolution du HTML, le langage utilisé pour construire les pages Web, ouvre la porte à l'utilisation de nouveaux formats. La version 5 du HTML introduit en effet une nouvelle balise – l'élément de structure de base de ce langage – vidéo, qui permet de se passer d'un lecteur externe tels que ceux proposés aujourd'hui par des sites comme Dailymotion et Youtube.
Mais si le HTML 5 facilite l'insertion de vidéos dans les pages Web, il ne garantit pas que tous les formats de vidéo seront lisibles par votre navigateur Internet. Il existe en effet plusieurs technologies pour encoder les images, et ces technologies ne sont pas obligatoirement compatibles avec tous les navigateurs. Si la fondation Mozilla, qui édite le navigateur Firefox, a annoncé qu'elle soutenait l'utilisation du codec libre et gratuit Ogg Theora, Google a lancé une expérimentation sur son site de vidéo Youtube qui utilise le codec H.264. Ce dernier est aujourd'hui gratuit pour l'utilisateur, mais utilise plusieurs technologies brevetées ; les éditeurs de navigateurs, ou de tout autre logiciel souhaitant être compatible avec le H.264, doivent donc acquitter des droits qui peuvent être importants.

LETTRE OUVERTE À GOOGLE

Mais Google pourrait rapidement abandonner le codec H.264. Samedi 20 février, le moteur de recherche a annoncé avoir finalisé l'acquisition de la société américaine On2, spécialisée dans la compression vidéo, qui édite notamment le codec VP8, réputé plus efficace que le H.264. On2 a été rachetée pour un montant de 124,6 millions de dollars (91,5 millions d'euros), soit près de 20 millions de dollars de plus que la première offre de Google. L'entreprise devrait vraisemblablement utiliser cette technologie pour Youtube, mais n'a encore rien confirmé.

Mais plus que l'utilisation du VP8, c'est le statut que Google donnera à cette technologie qui suscite des interrogations. L'entreprises pourrait tenter de profiter de la force de Youtube, premier site de vidéo au monde, pour tenter d'imposer une technologie dont il détient les clefs. Mais tout comme Mozilla avait annoncé son refus de supporter le H.264, Google pourrait se retrouver face à une fronde des éditeurs de navigateurs.

La Free Software Foundation, la principale association américaine de promotion des formats ouverts et du logiciel libre, suggère une autre approche dans une lettre ouverte à Google publiée ce week-end (version en français) : rendre cette technologie libre et gratuite avant de l'utiliser sur Youtube. "Si vous ne faites pas du VP8 un format libre, ce sera juste un codec vidéo de plus. Et à quoi vous servira un codec de plus si les problèmes de licences l'empêchent d'être supporté par tous les navigateurs ?"

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