Le MoDem de François Bayrou ne recueillerait que 4% des intentions de vote aux prochaines régionales. La faute à la jeunesse du parti, aux querelles internes ou à l'ambition présidentielle de son leader ? Peut-être est-ce un peu de tout ça. Le Mouvement Démocrate arrivera-t-il à dépasser ces obstacles avant les régionales ou va t-il droit à sa perte?
Rien ne va plus au Mouvement Démocrate. A l'approche du premier tour des régionales, le 14 mars, le parti de François Bayrou (AFP) dégringole une nouvelle fois dans les sondages. Après 9% d'intentions de vote il y a deux semaines, voilà que jeudi dernier le baromètre TNS Sofres Logica octroyait seulement 4% des voix au MoDem. Après un score de 18,6% à la présidentielle de 2007 et de 8,6% aux élections européennes de juin dernier, il semblerait que le MoDem divise à chaque nouvelle élection son score par 2.
Qu'est-ce qui cloche chez les centristes ?
Si François Bayrou explique les réticences des Français à glisser un bulletin MoDem dans les urnes par la toute jeune existence de son parti, d'autres raisons s'imposent d'emblée. Le Mouvement Démocrate manque cruellement d'élus et de candidats. A tel point qu'il a dû recruter de simples militants pour être tête de liste, comme Alain Dolium en Ile-de-France. A près d'un mois du premier tour des régionales, les listes centristes ne sont d'ailleurs pas encore figées. En Rhône-Alpes par exemple, des centristes ont contesté le choix d'Azouz Begag comme tête de liste. Ses amitiés avec Dominique de Villepin n'auraient pas plu. Officiellement l'incident est réglé. Mais ces petites rivalités internes ne sont pas sans rappeler les défections coup sur coup du patron des sénateurs centristes, Nicolas About, envolé vers l'UMP et d'un partie de la fédération centriste du Poitou-Charentes recrutée par Ségolène Royal.
Un parti mal mené
D'après la numéro 2 du MoDem, Corinne Lepage, la crise d'ego, dont souffre le parti, ne se limite pas aux candidats centristes mais a surtout atteint le sommet de la pyramide. "Si le MoDem veut être un vrai parti politique et non pas une simple écurie présidentielle, de plus en plus restreinte d'ailleurs, il va bien falloir qu'il change", a averti la présidente du mouvement écologiste Cap21, co-fondateur du MoDem, faisant allusion aux ambitions personnelles de François Bayrou. Pour elle, l'"effondrement" du MoDem est à mettre sur le compte d'"une stratégie désastreuse". Le MoDem se refermerait sur lui-même au lieu de s'ouvrir aux autres partis. Le député européen MoDem Jean-Luc Bennahmias nie ces accusations de sectarisme. "De la droite républicaine jusqu'à la gauche communiste, celle qui veut gouverner, en passant par les grandes formations démocratiques et écologiques: nous, on n'a pas de tabou", estime-t-il.
Un chef qui ne participe pas
"La campagne commence à peine. L'UMP veut une France toute UMP et Martine Aubry veut une France toute rose. C'est désespérant ! Jamais on a vu une telle régression de la vie politique française. Il faut dépasser ce combat bloc contre bloc", a déclaré François Bayrou, qui se veut toujours une alternative entre la gauche et la droite. Le chef de file des centristes, habitué à être la cible des attaques et autres railleries, reste stoïque et s'isole une fois de plus des débats. "Ce genre de bagarre, de guerre des sondages, moi je n'y participe pas", a-t-il déclaré sur France 3. Même réponse en ce qui concerne les querelles internes : "les polémiques à l'intérieur des partis, il y en a suffisamment, je n'y participerai pas". Et aux régionales alors, le MoDem y participera-t-il ? "Bon ! Il va falloir se battre…", avoue-t-il.
Damien Bouhours
lundi 8 février 2010
MODEM – Une mort annoncée ?
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