TOUT EST DIT

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mercredi 27 janvier 2010

ALTERMONDIALISME – 10 ans de forum social pour quoi faire ?

Le Forum social mondial (FSM) fête cette année ses dix ans. L'occasion pour les altermondialistes du monde entier de se retrouver aux sources du mouvement à Porto Alegre au Brésil. L'opportunité pour nous de faire un point sur le chemin parcouru durant cette décennie

Qui sont les altermondialistes ?
L'idéologie défendue par les altermondialistes est claire : prouver qu'un autre monde est possible, loin des logiques néolibérales. L'idée n'est pas nouvelle mais a germé en 1999 lors de grandes manifestations à Seattle. Face à une mondialisation menaçante, des leaders venus du monde entier et de différents courants politiques ou associatifs se décident à agir ensemble. L'altermondialisme est né et se concrétise en janvier 2001 sous la forme d'un premier Forum social mondial (FSM), se tenant en marge du Forum économique mondial de Davos (Suisse). Dans la ville brésilienne de Porto Alegre, les altermondialistes débattent des valeurs qui leur sont chères, parmi lesquelles la justice économique, la suppression des dettes des pays pauvres, l'autonomie des peuples ou encore la protection de l'environnement.

Qu'ont-ils accompli ?
Alors que le 9e FMS s'est ouvert lundi et ce pour 5 jours, à Porto Alegre (il n'y a pas eu de FMS en 2008), l'heure est au bilan. Malgré les nombreuses conférences, discussions, textes et autres chartes, le mouvement altermondialiste n'a pas réussi à bouleverser le monde et ses dérives financières. Les institutions internationales comme le G20, le FMI ou l'OMC n'ont pas modifié leur politique. Les pays pauvres sont toujours aussi endettés. Le néolibéralisme économique domine encore le monde. La crise a tout de même permis de mettre les idées des altermondialistes à l'agenda des dirigeants, notamment en matière d'assainissement des marchés financiers. En perte de vitesse à l'international, le mouvement hétérogène s'est consacré à des problématiques locales, en aidant par exemple à la protection de l'environnement ou aux droits des peuples.

Quel avenir ?
Après une visibilité forte du mouvement entre 1999 et 2004, notamment à cause de manifestations spectaculaires voire violentes, l'altermondialisme n'attire plus les médias. Dans la foule, pourtant de plus en plus compacte, de ses membres, aucune grande figure ne se distingue pour incarner l'idéologie. Sans l'intérêt des médias, le mouvement serait-il en train de s'essouffler ? "Lorsque le mouvement altermondialiste émerge il y a dix ans, c'est en fait un immense cri que l'on pousse. Au-delà de ce cri, le temps est venu de se poser des questions. Comment perdurer? Comment fonctionner?", estime David Eloy, rédacteur en chef de la revue Altermondes. Les altermondialistes ont décidé d'être au plus près des mouvements sociaux. Ainsi en 2010, 27 forums régionaux vont être organisés dans le monde.

Si l'avenir reste incertain, la solution vient peut-être d'Amérique du Sud. Les chefs d'Etat du sous-continent américain embrassent avec joie les idées altermondialistes. Le président brésilien Lula et ses homologues vénézuélien, bolivien et équatorien assistent d'ailleurs actuellement aux débats.
Damien Bouhours

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