TOUT EST DIT

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jeudi 8 octobre 2009

Frédéric Mitterrand défend «son honneur»

«Je n'ai jamais eu l'intention de démissionner», a assuré le ministre de la Culture sur TF1, qui a reconnu avoir «fait une erreur, pas un crime», en ayant des relations tarifées avec des hommes - majeurs - en Asie.

Frédéric Mitterrand ne démissionnera pas. Interrogé jeudi soir durant le journal de TF1, le ministre de la Culture a souhaité répondre de manière «extrêmement claire» aux accusations dont il est l'objet. Evoquant le chapitre polémique de son livre, où le narrateur s'adonne à des relations tarifées avec des hommes en Asie, il a assuré n'avoir fait «en aucun cas l'apologie du tourisme sexuel». «Oui, j'ai eu des relations avec des garçons, on le sait, je ne m'en cache pas», a-t-il admis. Mais «l'amalgame auquel je suis confronté, d'une totale injustice, voudrait que ces garçons soient des mineurs», a-t-il argumenté. Or, ces relations étaient «à chaque fois avec des gens qui avaient mon âge ou cinq ans de moins, il n'y avait pas la moindre ambiguïté», a martelé Frédéric Mitterrand.

A Laurence Ferrari, qui lui demandait s'il se rendrait à l'Assemblée lors de l'examen d'une éventuelle proposition de loi sur le tourisme sexuel, Frédéric Mitterrand a assuré d'un ton solennel, qu'il condamnait «absolument le tourisme sexuel qui est une honte et la pédophilie à laquelle [il n'a] jamais participé».

«Un désir de vengeance» des socialistes

Le ministre de la Culture a également vivement répondu à ceux qui l'ont, depuis le début de la semaine, appelé à la démission. Il y a d'abord «des gens dont je comprends le ressentiment», a-t-il dit, citant nommément Marine Le Pen, qui a lancé la polémique en lisant des extraits de La Mauvaise vie lundi soir durant l'émission Mots croisés. Et il y a les autres, «y compris dans les rangs socialistes», animés par «un désir de rancune et de vengeance». «Je ne rajouterai pas l'indignité à l'injustice» en démissionnant, a expliqué Frédéric Mitterrand. Nicolas Sarkozy, qui l'a reçu jeudi matin, lui a ainsi témoigné «sa confiance, tout comme M. Fillon, qui a dit ensuite aux cadres de l'UMP qu'il avait commencé à m'apprécier quand il avait lu mon livre, il y a quatre ans.»

Disant sa douleur de se voir au centre de cette polémique, Frédéric Mitterrand a fait part à plusieurs reprises de sa vive émotion : «Je pense à mon honneur, ma famille, mes enfants, je pense à ma mère, je suis ému, ce sont des choses importantes». Le ministre a par ailleurs rappelé que son livre, «bien accueilli par la critique» lors de sa sortie, n'était pas «complètement autobiographique», même s'il s'agit d'une vie «qui ressemble beaucoup» à la sienne. C'est un récit où il y a beaucoup de violence, de force». «Il y a aussi des descriptions qui sont rudes, car on ne fait pas la bonne littérature avec de bons sentiments», a-t-il lancé.

«J'ai fait une faute contre l'idée de la dignité humaine»

Frédéric Mitterrand a toutefois reconnu qu'avoir payé pour ces relations sexuelles était une erreur. «Une erreur oui, un crime non, une faute même pas», a-t-il assené, «puisque j'étais chaque fois avec des gens qui avaient mon âge et qui étaient consentants». «Avec le temps, je pense que j'ai fait une faute contre l'idée de la dignité humaine, et je pense que d'une certaine manière, il faut se refuser absolument à ce genre d'échange», a-t-il poursuivi.

Le ministre a aussi admis qu'il avait peut-être réagi avec trop d'émotion à l'arrestation de Roman Polanski il y a bientôt deux semaines. Mais «le ministre de la Culture s'occupe des artistes et ne les abandonne pas», a-t-il une nouvelle fois justifié.

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Première à réagir à cette interview, Marine Le Pen a jugé que le ministre de la Culture, «plus encore qu'hier», devait démissionner. «M. Mitterrand a menti avec beaucoup d'impunité. On pouvait lui reconnaître une qualité de sincérité quand il parlait d'autobiographie [...] Mais quant à faire croire aux Français que les gosses dont il parle dans son livre sont des hommes de 40 ans, il rajoute l'indignité à l'indignité», a déclaré la vice-présidente du Front national.

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