Décidément, General Motors a du mal à boucler sa restructuration. Après avoir renoncé à vendre Opel au canadien Magna et à la banque russe Sberbank, voilà que Koenigsegg, le fabricant suédois de voitures de luxe, renonce, mardi, à racheter à GM le constructeur automobile suédois Saab, invoquant des retards trop importants dans le bouclage de la transaction. Ce n'est pas la première fois que GM ne réussit pas à concrétiser une vente. Il avait convenu de vendre la marque Saturn à Penske Automotive Group, mais la chose a tourné court fin septembre, peu de temps avant le bouclage théorique de la cession.
"Nous avons le regret, après six mois de travail intensif et déterminé, d'arriver à la conclusion difficile et douloureuse que nous ne serons pas en mesure de conclure l'acquisition de Saab Automobile", écrit le fondateur et PDG de la société, Christian von Koenigsegg, dans un communiqué.
"La question du calendrier a toujours été essentielle pour notre stratégie visant à insuffler une nouvelle vie à l'entreprise. Malheureusement, les retards dans le bouclage de l'opération ont entraîné des risques et des incertitudes qui nous empêchent de mener à bien nos plans pour le nouveau Saab", explique-t-il.
Koenigsegg, qui menait un consortium d'investisseurs pour reprendre Saab, avait annoncé début septembre avoir été renforcé par le groupe chinois BAIC pour reprendre la filiale suédoise en difficulté de General Motors. Le porte-parole de Saab, Eric Geers, indique que la décision de Koenigsegg était "arrivée comme une surprise" et que GM devait prendre une décision sur l'avenir de sa filiale la semaine prochaine. Le groupe américain, qui souhaite vendre Saab depuis décembre 2008, a plusieurs fois indiqué vouloir se séparer du constructeur suédois avant la fin 2010. Le conseil d'administration de GM doit se réunir mardi prochain à Detroit, et la question de l'avenir de Saab devrait peser sur l'ordre du jour, alors que le groupe américain doit se recentrer sur ses quatre marques principales : Chevrolet, Cadillac, Buick et GMC.
Saab Automobile, qui a périclité depuis 1990 durant les deux décennies passées dans le giron de General Motors, avec des pertes chroniques et un vieillissement de sa gamme jadis réputée pour son avance technique, n'a vendu qu'environ 93 000 voitures l'an dernier. Depuis le début de l'année, les ventes de Saab ont encore reculé de plus de 65 %, plombées par les incertitudes quant à l'avenir de la marque. Selon des médias suédois, Saab, qui a sollicité un prêt de 400 millions d'euros auprès de la Banque européenne d'investissement (BEI), voit ses fonds s'épuiser.
Pour GM, c'est en tout cas l'histoire de l'arroseur arrosé puisqu'il y a trois semaines, c'est lui qui avait au dernier moment annulé la vente du constructeur européen Opel-Vauxhall au canadien Magna et à la banque russe Sberbank.
mercredi 25 novembre 2009
Saab va dans le mur
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