TOUT EST DIT

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dimanche 25 octobre 2009

Faut-il juger Chirac?

Le JDD révèle les 5 auditions de l’ancien Président dans l’affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris. La juge Xavière Simeoni doit décider cette semaine si elle le renvoie devant le tribunal.
Jacques Chirac sera-t-il renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris ? Réponse cette semaine. La juge d’instruction Xavière Simeoni, chargée de l’affaire des emplois présumés fictifs de la Mairie de Paris, se prononcera au plus tard vendredi, le jour où elle prend de nouvelles fonctions à la cour d’assises. Après Alain Juppé et les emplois fictifs du RPR, après Villepin et Clearstream, Jacques Chirac va-t-il, à son tour, devoir monter les marches d’un palais de justice ? Silence radio total dans son entourage. Le politique préféré des Français, qui sort le premier tome de ses Mémoires dans quinze jours, ("un livre politique qui s’arrête en 1995, dans lequel il n’y a pas un mot sur les affaires", révèle un proche), espère échapper aux foudres judiciaires. "Le président Chirac attend cette décision avec sérieux et sérénité", indique-t-on dans son entourage.

La magistrate a entre les mains un volumineux dossier commencé en janvier 1999, suite aux révélations de l’ancien directeur du personnel de la Ville, Georges Quémar. Concernant l’ancien maire de Paris, l’affaire a été mise en sommeil jusqu’à la fin de son mandat présidentiel, immunité du chef de l’Etat oblige. Puis la juge, en novembre 2007, a mis l’ancien Président en examen pour "détournement de fonds publics", concernant 35 emplois présumés fictifs de 1983 à 1995. Jacques Chirac a été entendu à cinq reprises par la magistrate, et a signé 107 pages de procès-verbaux. L’ancien Président se défend pied à pied. Il "assume ces embauches", même s’il "ne connaissait pas la plupart des personnes concernées". "Jamais, à aucun moment, je n’ai eu, ni la volonté, ni même le sentiment de commettre une quelconque infraction ou irrégularité, ni même de transgresser la morale ou l’éthique ou encore de léser les intérêts des Parisiens qui, pendant 18 ans, m’ont accordé leur confiance", conclut-il dans sa dernière audition. Seul hic : les sommes en jeu, de l’ordre de 3,5 millions d’euros. L’actuel maire, Bertrand Delanoë, via son avocat, Me Jean-Pierre Mignard, continue de les réclamer… En fin de semaine, Me Mignard a adressé une note à la juge, lui rappelant les intérêts de la ville. "Nous demandons remboursement au centime près… il n’y a aucune vindicte contre quiconque", explique-t-il. Comment Xavière Simeoni va-t-elle trancher ? "Elle est insondable, glisse un des nombreux avocats du dossier. Mais à l’évidence, c’est une décision lourde à prendre."
"Détournements de fonds publics"

Si la juge décide de rayer le dossier d’un trait de plume, elle peut suivre les réquisitions du parquet. Discrètement, au début du procès Clearstream, le procureur de la République Jean-Claude Marin a signé un réquisitoire de non-lieu général de 117 pages, dont le JDD a pu prendre connaissance. Le parquet estime que « sur les 481 chargés de mission recensés par l’information judiciaire, le plus grand nombre avait occupé un emploi bien réel ». Reprenant ensuite, un par un, les 35 emplois litigieux, le parquet considère à chaque fois que les charges ne sont "suffisantes"…

Une argumentation un peu légère pour la partie civile. Quoi qu’il en soit, l’affaire est un casse-tête. Aux côtés de Jacques Chirac, mis en examen pour "détournement de fonds publics", un délit passible du tribunal correctionnel, ses cinq anciens directeurs de cabinet, qui ont bel et bien signé les contrats litigieux, ont été mis en examen pour "faux en écriture publique", un crime passible de la cour d’assises. Dans le dossier, la plupart des bénéficiaires d’emploi supposé fictif ont été mis en examen pour "recel de détournement de fonds publics"… Certains ont même reconnu les faits. "Jacques Chirac “assumant” les embauches, il serait logique de faire bénéficier ses directeurs de cabinet d’un non-lieu", avance Me Pierre Haïk, l’avocat de l’un d’eux, Michel Roussin. Encore cinq jours d’attente avant d’être fixé. Cinq petits jours avant un éventuel nouveau séisme politico-judiciaire. L’enquête a démarré le 6 janvier 1999. Il y a presque dix ans.

1 commentaires:

Anonyme a dit…

la justice doit passer