Après avoir eu longtemps du mal à se comprendre, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel multiplient les gestes qui montrent que la France et l'Allemagne sont décidées à travailler ensemble.
Le meeting organisé hier soir à Berlin en vue des élections européennes était l'un de ces gestes. Le dîner en tête-à-tête qui a suivi, également.
Nicolas Sarkozy n'aime pas perdre son temps dans d'inutiles apparitions à l'étranger. S'il s'est prêté à cette réunion électorale à deux, qui sera suivie d'une autre, en France à la fin du mois, c'est parce qu'il a compris que rien en Europe ne pouvait se faire sans l'Allemagne.
La démarche est la même que celle de ses prédécesseurs. Depuis de Gaulle et Adenauer jusqu'à Chirac et Schröder, en passant par Giscard et Schmidt ou Mitterrand et Kohl, chacun des grands « couples » franco-allemands a connu des débuts difficiles avant de symboliser l'entente retrouvée et de porter la construction européenne.
En Allemagne, la personnalité de Nicolas Sarkozy intrigue. La manière dont il a mené la présidence française de l'Union européenne, au dernier semestre de l'an dernier, a séduit bien des hésitants.
Son volontarisme, sa détermination à obtenir des résultats sont des qualités appréciées outre-Rhin. Tous ceux qui trouvaient la chancelière un peu hésitante face à la crise y ont vu un aiguillon salvateur. Du coup, Nicolas Sarkozy est fondé à se faire l'avocat d'une Europe « qui agit » grâce à la coopération franco-allemande. Et Angela Merkel sort avantagée de son association avec le président de la République.
Il y a là l'ébauche d'une complicité qui fut celle de leurs prédécesseurs, même si la dimension personnelle manque un peu de chaleur, compte tenu des différences de tempérament entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel.
Le tournant a été pris à la veille du G20 de Londres, au début avril. La conférence de presse commune donnée à l'ouverture du sommet a montré que Français et Allemands portaient ensemble, auprès de Barack Obama, la revendication européenne d'une plus grande régulation financière.
La relance franco-allemande a ouvert de nouvelles perspectives en matière de politique industrielle et économique. Sur l'Europe, les positions se rapprochent. Il en est ainsi notamment de l'élargissement, sujet sur lequel les Allemands en sont venus à une attitude plus stricte que la nôtre, faisant de la Croatie le dernier pays pouvant être admis dans l'Union dans les circonstances actuelles.
Certes, les décisions importantes devront attendre l'automne et la formation d'un nouveau gouvernement à Berlin, après le scrutin du 27 septembre.
Angela Merkel, que l'on espère voir renforcée par l'élection au Bundestag, et Nicolas Sarkozy devront, à ce moment-là, définir un projet politique commun pour faire avancer l'Europe au cours des cinq prochaines années. Alors pourra-t-on les juger à l'aune des grands couples franco-allemands du passé.
lundi 11 mai 2009
Un couple franco-allemand en devenir
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