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lundi 11 mai 2009

Sarkozy et Merkel relancent le couple franco-allemand

La chancelière allemande avait invité dimanche le président français à un meeting de la CDU, à Berlin, pour marquer la bonne entente entre les deux pays.

Parfois soupçonné, outre-Rhin, de tiédeur à l'égard de l'Allemagne, Nicolas Sarkozy s'est livré à une offensive de charme à Berlin. Venu participer, dimanche, à un meeting commun avec Angela Merkel pour le scrutin européen du 7 juin, le président français a su trouver les mots pour témoigner de son amitié à la République fédérale, qui fête son soixantième anniversaire le 22 mai. Devant les jeunes de la CDU, le parti chrétien-démocrate de la chancelière allemande, il a défendu sa vision d'une «Europe qui agit» en soulignant l'importance de l'axe Paris-Berlin pour faire avancer les choses.

À leur arrivée, pour le premier meeting commun de deux dirigeants dans une campagne européenne, Merkel et Sarkozy ont été longuement ovationnés. Pour le président français, l'amitié entre la France et l'Allemagne est «le trésor le plus précieux pour l'Europe et le monde entier». «La France vous aime, la France vous admire, la France est votre amie, a-t-il lancé aux jeunes conservateurs allemands, rassemblés sur la Potsdammer Platz. La France ne vous craint pas. Elle veut vous ressembler dans l'excellence.» Interrogé par le quotidien populaire Bild, Sarkozy avait expliqué, dimanche, les raisons de son attachement à l'Allemagne, donnant ainsi de lui une image plus chaleureuse.

Outre-Rhin, l'investissement dans la construction européenne a longtemps été considéré comme un moyen d'apaiser les craintes chez ses voisins de voir ressurgir une grande Allemagne à la puissance économique et politique écrasante. Le président français a balayé ces inquiétudes d'un revers. Rejetant l'idée d'une «Europe bureaucratique» ou «impuissante», Sarkozy a prononcé à Berlin un plaidoyer d'Européen convaincu, soutenant l'appel de Merkel à ratifier le traité simplifié de Lisbonne : «L'Europe doit avoir des frontières, sinon elle sera sans identité et sans valeurs.» Rappelant son engagement pour un partenariat privilégié avec la Turquie, sans adhésion à l'UE, Merkel avait lancé un avertissement : «Ceux qui refusent le traité de Lisbonne, qui permet de mieux travailler, qui permet d'admettre de nouveaux membres, et qui parlent en même temps d'élargissement, nous refusons de leur tendre la main.»

Le président français a poursuivi sur le thème des institutions. «Nous voulons avec Angela Merkel une Europe avec des institutions dignes de ce nom. L'Europe ne peut pas continuer à changer de président tous les six mois, à se mettre d'accord sur le minimum alors que le monde attend qu'elle se mette d'accord sur le maximum.»
«Admiration»

Le président a aussi souligné la qualité de sa relation avec Merkel, difficile dans les premiers mois qui ont suivi son arrivée à l'Élysée il y a deux ans, et a dit son «admiration» pour la chancelière. Parfois grippé, le couple franco-allemand joue de nouveau son rôle moteur au sein de l'UE. «Nous avons fait beaucoup face à la crise et face au réchauffement climatique, pour que l'Europe soit exemplaire et montre le chemin», s'est félicité Sarkozy.

De fait, si les positions de la France et de l'Allemagne sont souvent éloignées au départ, elles entraînent avec d'autant plus de pouvoir de conviction l'adhésion des autres pays européens à leurs projets lorsqu'elles s'entendent. Sarkozy a répété que Paris et Berlin continueront de se battre pour défendre les idéaux européens lors des prochaines réunions internationales. «Nous ne voulons pas d'un capitalisme au service des spéculateurs, mais au service d'une économie sociale et des entreprises», a-t-il lancé.

Les jeunes conservateurs allemands ont salué le «dynamisme» et «l'énergie» du président français, que les Allemands ont appris à apprécier durant la présidence française de l'UE. Dimanche, Sarkozy et Merkel ont prêché des convaincus. Mais il en faudra davantage pour mobiliser les électeurs, alors que les sondages prédisent un taux de participation stagnant autour de 40 % des deux côtés du Rhin.

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