TOUT EST DIT

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lundi 11 mai 2009

Allègre prêt à devenir ministre

L'ancien ministre socialiste se dit prêt à rejoindre le gouvernement «dans un domaine précis», soulignant son intérêt pour un «ministère du Commerce international et de l'Industrie», sur le modèle japonais.

Claude Allègre est sur la ligne de départ. Celui qu'on décrit souvent comme l'une des prochaines cibles de l'ouverture politique menée par Nicolas Sarkozy s'est déclaré prêt à devenir ministre de Nicolas Sarkozy mais «dans un domaine précis». Dans un entretien publié samedi dans Le Journal du Dimanche, l'ancien ministre socialiste souligne son intérêt pour un «ministère du Commerce international et de l'Industrie».

«Si je redeviens ministre, ce sera dans un domaine précis. Un Miti français (ministère du Commerce international et de l'Industrie au Japon), c'est le genre de chose qui m'intéresse et qui intéresse le président de la République», a-t-il déclaré. «Mais je ne serai jamais plus ministre de l'Education nationale ! C'est un poste difficile, peut-être le plus dur. J'ai eu des manifs contre moi (...) Ministre, c'est passionnant et difficile à la fois. Chaque fois que vous avez une idée, votre administration vous dit que ce n'est pas possible !», a ajouté celui a occupé ce ministère entre 1997 et 2000, sous Lionel Jospin. «J'ai fait des erreurs, sans doute, sur la forme et le rythme», reconnaît Allègre, dont la volonté de «dégraisser le mammouth» de l'Education nationale avait soulevé un tollé. A ce jour, il estime que «l'augmentation des salaires est un préalable à toute réforme réussie» du statut des enseignants d'université.

«Aujourd'hui, je ne suis pas là à attendre un coup de fil de l'Elysée», assure Claude Allègre, «j'écris et je joue au golf». «La politique n'est pas ma vie. Ma vie, c'est la science». Cependant, «ma famille n'est pas fana» de l'idée d'un retour au gouvernement, admet Claude Allègre, «par égoïsme, ils veulent que je sois avec eux».

Agé de 72 ans, Claude Allègre n'a plus de carte du PS depuis janvier 2008.


Allègre: "Si je redeviens ministre..."

Et si cette fois c'était la bonne? Annoncée depuis longtemps, l'entrée de Claude Allègre au gouvernement pourrait bien avoir lieu. Dans le Journal du Dimanche, l'ancien socialiste et ministre de l'Education revient sur cette rumeur, et explique ce qui pose problème au sein de l'université française: "le salaire trop bas des enseignants". Avant de prévenir: "Je ne serai jamais plus ministre de l'Education nationale!"

"Le grand problème de l'université française, c'est le salaire trop bas des enseignants. Les meilleurs s'en vont. J'ai un étudiant très bon, dans mon labo. Il fait une thèse avec nous et le MIT de Boston l'a repéré, il va partir! La cause profonde de ce mouvement, c'est le paquet de maîtres de conférence dont l'avenir est bouché, et qui ne gagnent pas bien leur vie. Donc l'augmentation des salaires est un préalable à toute réforme réussie. Sous la IIIe République, l'instituteur était reconnu, il était un notable au village: celui qui avait de bons revenus, celui qui pouvait s'acheter un costume pour aller à la messe! On a perdu cela en général, mais c'est dans le supérieur que la situation est la pire. En comparaison des professeurs, les gens du supérieur ont moins de vacances et de mauvais salaires!

"J'ai eu des manifs contre moi"

Ministre, c'est passionnant et difficile. Chaque fois que vous avez une idée, votre administration vous dit que ce n'est pas possible! Mais on peut agir. Dans ma vie, j'ai fait l'harmonisation européenne des diplômes, le plan Université 2000, la licence professionnelle, les LMD. J'ai fait la loi pour l'innovation. L'autre jour, à l'aéroport, un homme m'a dit: "Grâce à vous, j'ai monté mon entreprise." J'ai fait des bourses pour les enfants des familles modestes qui obtenaient mention "bien" ou "très bien" au bac. J'ai reçu une lettre d'une fille qui a fait médecine et qui m'a dit merci!

Si je redeviens ministre, ce sera dans un domaine précis. Un Miti français (ministère du Commerce international et de l'Industrie au Japon), c'est le genre de chose qui m'intéresse et qui intéresse le président de la République. Mais je ne serai jamais plus ministre de l'Education nationale! C'est un poste difficile, peut être le plus dur. J'ai eu des manifs contre moi. Mais Bayrou a mis encore plus de monde dans la rue au moment de la loi Falloux. Luc Ferry, on brûlait ses livres! Et je vois Xavier Darcos, il est intelligent, il est de la maison et pourtant il a des difficultés. Moi, j'ai fait des erreurs, sans doute, sur la forme et le rythme. Quand je suis parti, un journaliste a écrit: "Il a voulu faire en trois ans ce que personne n'a osé faire en trente ans." Il avait raison. J'ai eu beaucoup d'ennuis avec les profs du secondaire et avec le syndicat du secondaire. Mais je n'ai jamais eu de problèmes avec les étudiants et l'enseignement supérieur.

"J'écris et je joue au golf"

La politique n'est pas ma vie. Ma vie, c'est la science. Quand j'étais ministre, le vendredi, pendant que mes collègues allaient en circonscription, je venais à mon labo. C'est comme les grands pianistes, il faut s'entraîner sans cesse! Aujourd'hui, je ne suis pas là à attendre un coup de fil de l'Elysée. J'écris et je joue au golf. Evidemment, je suis flatté qu'on pense à moi. J'entends toutes ces rumeurs sur mon retour. Mes amis m'en parlent, mes enfants m'en parlent. Ma famille n'est pas fana. Par égoïsme, ils veulent que je sois avec eux, ils me disent: "Mais là, tu es tranquille." Et c'est vrai, j'ai tout eu. J'aimerais juste mieux jouer au golf ! Maintenant, quand vous êtes ministre, si vous ne passez pas votre temps à manger des petits-fours, vous pouvez faire des choses..."

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