TOUT EST DIT

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mardi 4 février 2014

La panique

La panique


La référence aux "années 1930" est une constante des socialistes dans les moments de panique, de même que les accusations de fascisme et d’extrémisme de droite portées à leurs adversaires politiques. Sur le plan historique, il est évident que l’extrême droite raciste et antisémite empoisonne périodiquement la vie politique française et sévit aujourd’hui, même parfois sous des dehors policés. Mais les socialistes sont mal placés pour donner des leçons de vertu démocratique car ils eurent largement leur part, avec d’autres, dans le pourrissement du climat idéologique des années 1930 et sous l’Occupation, comme le montre l’ouvrage de Simon Epstein – historien franco-israélien – Un paradoxe français (Albin Michel): "Que dire du RNP (le parti collaborateur pro hitlérien)? Il est dirigé par une commission permanente comprenant, outre Déat, lui-même néo-socialiste, 14 membres. Sur les 14, cinq sont des néo-socialistes (Benedetti, favier, Lafaye, Levillain, Paul Montagnon), six viennent de la SFIO, l’ancien nom du parti socialiste (Albertini, Desphelippon, Dumoulin, Guionnet, Silly, Zoretti). Barbé, venu du PPF, est un ancien communiste. Deux leaders du RNP, et deux seulement viennent de la droite."
Pourquoi les socialistes ont-ils donc paniqué devant la "manif pour tous" de dimanche dernier, au point de ressortir leurs vieilles lunes sur une histoire des années 1930 qu’ils ne connaissent pas ou avec laquelle ils biaisent en occultant la part de responsabilité de leur propre courant historique? J’y vois trois raisons, par ordre d’importance:
  • La rue incarne d’une certaine façon le peuple et ils ont horreur de sentir qu’elle leur échappe voire se retourne contre eux;
  • La possibilité d’un "mai 1968" à l’envers, d’un printemps brûlant, qui heurterait de plein fouet un gouvernement et une majorité déjà fragilisés;
  • La perspective de la naissance d’un mouvement d’opposition nouveau, né de la base sur le thème de l’enfant, transcendant la fragmentation partisane (fn, ump, udi, modem) sur laquelle repose le pouvoir des socialistes et leur domination électorale, tant ils sont minoritaires dans le pays. 
  • Soyons clair, si un tel scénario venait à se produire, il signifierait la fin du parti socialiste dans sa configuration présente. Ne rêvons pas mais il est permis d’espérer enfin un renouvellement de la vie politique française.

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