TOUT EST DIT

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jeudi 10 juillet 2014

La CGT, professionnelle du sabordage d'entreprises

Le grand malheur de la SNCM aura été d'avoir pour syndicat majoritaire la CGT, ce boulet national.

Si timorée ou impotente soit-elle, notre classe politique a au moins une excuse : avec un syndicat comme la CGT, toujours à l'avant-garde des combats d'arrière-garde, son métier n'est pas facile à exercer.
M. Sarkozy avait naïvement essayé la manière douce avec l'accord sur la représentativité de 2008, qui assurait à la CGT de garder une grosse part du gâteau syndical, subventions publiques à la clé. On a vu comment sa complaisance fut récompensée.
M. Valls tente, lui, la manière forte en avançant, calme et droit, vers l'objectif de redressement qu'il s'est fixé, sans prêter attention aux récriminations cégétistes. Son assurance est d'autant plus grande qu'il a gagné par KO son épreuve du feu avec la CGT dans le conflit récent à la SNCF. On lui souhaite bien du plaisir pour la suite.

À quoi peut donc servir la CGT ? Même si la centrale, ne souffrant pas la critique, aime rouler les épaules en jouant l'intimidation, c'est pourtant la question qu'il faut oser poser aujourd'hui : avec son parasite SUD - il y en a toujours sur les grosses bêtes -, la Confédération ne travaille-t-elle pas en sous-main pour les industries allemande, chinoise, américaine, indienne ou bulgare ? Un ennemi de l'intérieur ne ferait pas mieux.
La vérité oblige à dire que la CGT est au syndicalisme ce que leFN est à la politique. Un boulet national, une attraction universelle, une "exception française". Non seulement elle enfourche avec obstination toutes les mauvaises causes, mais elle décourage les initiatives, propage des mensonges et attise les haines. Autant dire, doux euphémisme, qu'elle ne contribue pas pour peu au déclin économique de notre pays.
Que la CFDT, à touche-touche avec elle dans le secteur privé, ou que Force ouvrière, dominante dans la fonction publique de l'État, défendent les intérêts de leurs salariés, c'est indéniable. Les deux centrales font leur travail et personne ne conteste leur efficacité. La CGT, elle, abuse ses militants. Elle les envoie même souvent dans le mur, comme on est en train de l'observer à la SNCM, qui, jusqu'à présent, assurait la desserte de la Corse et du Maghreb.
Détruire ce fleuron du transport maritime fut un travail acharné et de longue haleine. Le grand malheur de la SNCM aura été d'avoir pour syndicat majoritaire la CGT, qui n'a jamais cessé de presser l'entreprise comme un citron, au nom d'un prétendu "service public de continuité territoriale de qualité". Sans oublier de saboter régulièrement son image auprès des passagers avec des grèves à répétition.
La particularité de la SNCM, championne mondiale du sureffectif, est que le client n'y est pas le roi, mais, au contraire, le dernier des couillons, pour parler marseillais. Même si elle a été officiellement privatisée, elle se comporte depuis des années comme un monopole de droit divin, nourri au lait des aides ou subventions. Rien d'étonnant si, dans ces conditions, sa grande concurrente privée, Corsica Ferries, lui taille sans arrêt des croupières, réalisant désormais l'essentiel du trafic passagers entre la Corse et la métropole.
La débine de la SNCM est comme une fable : voilà comment un syndicat peut tuer une entreprise. Une histoire édifiante à méditer dans les cours d'économie. Cela changerait nos élèves ou nos étudiants des barbantes litanies professorales contre la mise en pièces de l'État-providence par les hydres sataniques du néolibéralisme, affameurs de l'humanité et suceurs du sang des pauvres.
Si les aventures de la SNCM étaient un film, le scénario aurait été écrit par Michel Audiard,l'auteur génial de la célèbre maxime : "Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît." La mise en scène serait celle du Gendarme de Saint-Tropez, tant s'entremêlent, dans cette tragi-comédie, le ridicule, l'inconséquence et, pour rester poli, la bêtise. Le degré ultime du syndicalisme suicidaire.
M. Cuvillier, le secrétaire d'État aux Transports, a fait preuve d'un vrai courage, ce qui lui vaut d'être pris pour cible par la CGT. Chapeau bas. Mais que notre pays ne soit pas révolté par le scandale de la SNCM, coulée par un syndicat tout-puissant, ou que les médias se contentent de donner, non sans paresse, le seul point de vue cégétiste, c'est peut-être le signe, hélas, que nous ne sommes pas encore prêts pour le grand changement mental, économique et social que les événements ne manqueront pas de nous imposer dans les prochains mois. Ne sommes-nous pas tombés assez bas ?
En attendant, puisse la France ne pas faire penser trop longtemps à la SNCM, cette sorte de bateau ivre racketté par son syndicat, ne sachant pas où il va, du genre inutile en mer et dangereux au mouillage.

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