TOUT EST DIT

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dimanche 22 juin 2014

Quand la droite s’occupera de la droite

Le problème de l’UMP, c’est que ses nouveaux leaders sont obsédés par le centre quand ses électeurs veulent une ligne politique claire, nette et réellement à droite.
Depuis dimanche soir l’UMP n’a plus un chef, mais trois. C’est-à-dire qu’elle est dépourvue d’un leader capable de porter haut et fort la voix d’une opposition ferme face aux délires de la majorité socialiste. Pour s’en convaincre, il suffit de voir de quelle manière l’inique réforme pénale de Mme Taubira a été votée par les députés, sans qu’aucun ténor de l’opposition fasse valoir les dégâts inimaginables que va produire ce texte, en laissant en liberté les auteurs de délits graves, fussent-ils des récidivistes.
Nous vivons un étrange paradoxe. Jamais la gauche n’a été moribonde à ce point. Jamais elle n’a fait l’objet d’une telle défiance de la part de tous les Français, comme en ont témoigné les récentes élections municipales et européennes. Jamais elle n’a été aussi décrédibilisée, en raison de l’absence de résultats, notamment dans le domaine économique. À tel point que même Manuel Valls n’a pas hésité à parler du risque de disparition de la gauche et François Hollande de sa « possible sortie de l’Histoire ». Et dans le même temps, jamais la droite n’a été aussi absente des enjeux économiques et sociétaux qui menacent notre pays. Jamais elle n’a été aussi inaudible, à cause de ses propres affaires, à cause de sa guerre des chefs, à cause surtout de son absence de ligne politique.
Et ce n’est pas parce que trois anciens premiers ministres, ayant atteint l’âge de la retraite, ont fait une OPA sur le principal parti de droite que tout va s’éclaircir brutalement. D’abord, parce que, entre eux, les couteaux sont déjà tirés. Ensuite, parce que leur seul dénominateur commun se résume en trois mots : tout sauf Sarkozy. Enfin, parce qu’ils ont tous les trois une vision différente de ce qu’attend l’immense peuple de droite. Alain Juppé ne pense qu’à une alliance avec le centre et a pris ses distances avec l’UMP au point de n’avoir pas participé au conseil national lors duquel le parti a adopté son projet économique et social, le 25 janvier dernier. François Fillon ne raisonne qu’en termes de revanche, après avoir été le premier ministre le plus “absent” de toute la Ve République. Quant au libéral Jean-Pierre Raffarin, il est le seul à bénéficier du bon sens des vrais terriens, mais sa préoccupation se limite, hélas, à obtenir, en septembre prochain, la présidence du Sénat.
Tout le problème de la droite française se résume dans l’excellente formule du député Thierry Mariani : « L’UMP souffre de strabisme divergent : une grande partie de ses dirigeants regarde vers le centre alors que ses électeurs regardent vers la droite. » Et ce strabisme va s’accentuer avec le bannissement de la ligne décomplexée qu’incarnait Jean-François Copé et qui a pourtant permis le raz-de-marée historique des dernières élections municipales. Les trois “pachas” qui ont pris le pouvoir à l’UMP sont atteints de ce strabisme.
Leur problème n’est pas tant de regarder vers le centre — c’est une maladie historique de la droite française — que de refuser de comprendre les préoccupations des électeurs. Ceux-ci ne sont pourtant pas compliqués. Ils veulent simplement qu’on leur parle de la patrie et d’un État qui assume enfin ses fonctions régaliennes (la police, la défense, la justice, l’éducation, voire la santé), plutôt que de s’occuper de leur mode de vie. Ils souhaitent une droite qui n’ait pas honte de brandir ces valeurs incontournables que sont le travail, le mérite, la réussite, la liberté, le progrès grâce au génie humain, la propriété, la famille, le droit à la vie, le respect des aînés et la richesse de la différence. Ils désirent enfin une droite qui n’ait pas peur de parler des dangers du communautarisme qui gangrène le corps social français, qui se préoccupe vraiment de l’immigration, clandestine ou pas, qui se soucie de l’assimilation des étrangers vivant légalement sur notre territoire, mais qui n’ait aucun état d’âme avec tous ceux qui refusent notre culture, brûlent notre drapeau, crachent sur nos institutions et sèment la terreur dans des zones de non-droit, estimées désormais à 650 dans toute la France.
C’est parce que la droite est incapable d’aligner enfin son regard sur les vraies préoccupations de ses électeurs naturels que certains d’entre eux sont attirés, nolens, volens, par le Front national. Et nul ne saurait les vilipender, les moquer ou les ignorer au motif qu’ils ont été déçus par une droite qui n’a jamais eu le courage de s’assumer et qui, à chaque fois qu’elle a été au pouvoir, a toujours eu la main qui tremblait. Mais le parti de Marine Le Pen affiche lui aussi son vrai visage. Celui d’une officine clanique, où les haines recuites, les dénonciations permanentes et les discours contradictoires devraient l’amener à s’autodétruire, pour finir au magasin des accessoires.

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