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lundi 26 mai 2014

Séisme politique ou claque méritée?

Séisme politique ou claque méritée?
Depuis ce soir, beaucoup de mots grandiloquents se font entendre: "séisme", "honte planétaire", "drame absolu", "événement majeur", "crise effroyable". La panique des uns comme la jubilation des autres ne m’inspirent qu’un sentiment de profond ridicule. Le fuite en avant dans l’exagération me semble bien être (comme prévu), une manière commode de fuir les vraies questions et les responsabilités… Il serait utile de rappeler quelques vérités:
  • 25% des suffrages en faveur du fn, avec un taux de participation dérisoire de 43%, cela représente à peine 10% du corps électoral ce qui ne marque évidemment pas un phénomène massif d’adhésion populaire, mais plutôt un effet d’optique lié à l’effondrement des autres.
  • Le monde politique fait face à une contradiction évidente: droite comme gauche crient à la catastrophe, au désastre, à l’apocalypse mais n’envisagent pas un instant de bouger d’un iota et tout continue comme avant. Le président de l’UMP ne semble pas concevoir une seconde d’engager sa responsabilité et de laisser la place; le Premier ministre glorifie sans vergogne l’action du gouvernement; et le seul véritable problème de l’Europe, c’est que le peuple n’a pas compris ses bienfaits… Ils donnent le sentiment de n’avoir rien entendu, rien compris, comme enfermés dans une bulle. Aveuglement ou mépris?
  • Il est plus facile de crier au loup que de se remettre en question et d’en tirer des conséquences en assumant ses responsabilités. Le corps électoral, par son abstention gigantesque et la poussée (toute relative) du vote protestataire a pourtant fait passer un double message, d’indifférence, de désespoir et de colère mélangés,  que nul ne semble avoir entendu:
* une terrible sanction envers les partis dits de gouvernement: nullité et cynisme des socialistes au pouvoir; naufrage sans fin de l’UMP marqué par un vide idéologique abyssal et une certaine tendance au népotisme qui s’est incarnée dans le choix des têtes de liste, destiné à recaser des politiciens au rancard parfois même précédemment battus aux élections nationales! Les Français ont aussi sanctionné ce détournement d’une élection à des fins privatives et exprimé leur dégoût face à ces pratiques.
*Un profond désarroi du corps électoral déboussolé par la décomposition de la vie politique, la disparition des grandes figures républicaines, de voix de la raison – à l’image d’un Philippe Séguin qui manque cruellement – et l’absence criante d’alternative politique aujourd’hui crédible.
Le vote d’aujourd’hui exprime sur le plan électoral le dépit populaire dont le fameux sondage CEVIPOF de janvier dernier portait déjà la trace: 88% des Français pensent que les politiques n’attachent pas d’importance à ce que pensent les gens comme eux. Si l’on en croit les commentaires indigents de ce soir, ils ne sont pas près de changer…

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