TOUT EST DIT

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lundi 26 mai 2014

Avril en mai

Avril en mai

Le pire n'est jamais sûr mais à force d'erreurs, il finit toujours par arriver. Le « 21 avril européen » que l'on redoutait a eu lieu… ce 25 mai. Le Front national est arrivé, selon des estimations concordantes rendant inopérantes les mesures officielles d'embargo, en tête des partis pour ces élections européennes. Et, apparemment, avec netteté. Du coup, la soirée électorale, sur les grandes chaînes de télévision, a pris des allures de veillée funèbre pour les responsables politiques. Manuel Valls, tout de noir costumé et cravaté, en aura été le symbole avec une allocution qui ressemblait à une sinistre épitaphe.
En affirmant que le pays vivait un moment très grave, le Premier ministre en a rajouté dans la dramaturgie. Ce qui ne suffira pas toujours à compenser l'absence de résultats. Manuel Valls n'a d'ailleurs pas été le seul responsable politique à sombrer dans le catastrophisme. Mais si les mots utilisés hier soir sur les plateaux télé ont souvent été très forts, c'est aussi parce qu'ils avaient été beaucoup trop faibles dans les semaines précédant le scrutin pour défendre l'Europe.
Méfions-nous de ces appels d'un soir à tout changer et à faire le ménage, venant de politiciens qui retombent très vite dans leurs travers. On sait ce qu'il advint après le 21 avril 2002 et l'éphémère sursaut républicain. Alors, oui, la victoire du FN est symboliquement désastreuse au pays des pères fondateurs de l'Europe. Mais elle reste toujours (et peut-être plus que jamais) un vote défouloir plus que d'adhésion. Les Français, déboussolés, ont voté Marine Le Pen sans voter "oui" à son programme dévastateur puisqu'ils sont majoritairement contre la sortie de l'euro.
Certes, les Français veulent une autre Europe, plus proche, moins tatillonne, plus simple dans sa gouvernance, mais ils ne veulent pas forcément jeter le bébé avec l'eau du bain. Bien évidemment, une « lecture européenne » du scrutin d'hier ne suffit pas. Il a aussi sa lourde signification intérieure puisque, en dehors du FN, tout le monde a perdu. Même si François Hollande et le PS ont perdu plus que d'autres.

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