TOUT EST DIT

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mercredi 9 avril 2014

Une part de vérité

Une part de vérité


La complexité de la tâche qui attendait Manuel Valls hier avait été suffisamment soulignée pour qu'on le crédite d'une performance très honorable, ponctuée par une vibrante tirade sur le mérite républicain. Imaginez qu'il lui fallait réaliser une synthèse acrobatique : ne pas être totalement lui-même sans être totalement un autre. Alors, oui, on a reconnu Manuel Valls, en même temps que l'on a discerné chez lui les contraintes imposées par ses nouvelles responsabilités. Déterminé mais impassible, malgré les beuglantes irrespectueuses dont il faudra bien que nos parlementaires apprennent à se départir, Manuel Valls a confirmé à quel point il était un anti-Ayrault.
Autant la déclaration de politique générale de son prédécesseur avait été lénifiante, autant la sienne fut tonique et ramassée, truffée de formules et de mots-clés balisant son propos. Empruntant au « parler vrai » de Michel Rocard, Manuel Valls tenait à prononcer un « discours de vérité ». Et c'est ici qu'interviennent les objections de fond, Car il y a eu des oublis volontaires dans cet exposé.
On dira que Manuel Valls a seulement livré une part de vérité, tout en lui concédant qu'à l'impossible nul n'est tenu. Comment aurait-il pu détailler, avant d'ultimes arbitrages, le mode de financement resté très flou des baisses d'impôts, de charges ou de cotisations, pour les entreprises, les salariés et les familles modestes ? Sans doute la parole élyséenne à venir devra-t-elle compléter l'insuffisant effort de pédagogie.
L'indéniable « effet Valls », ajouté à l'attention portée au Parlement, suffira-t-il à réconcilier la gauche avec la politique de l'offre et à créer un consensus autour de projets aussi explosifs que la réforme territoriale ? À travers la volonté d'apaisement manifestée dans l'approche des réformes sociétales, on devine chez Manuel Valls le souci de rassembler et de réconcilier, au-delà des clivages politiques. Et, pourquoi pas, d'aller vers des majorités d'idées, projet par projet ? Parce que la confiance, somme toute mesurée, obtenue hier par Manuel Valls lui sera plus chichement accordée à l'avenir.

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