TOUT EST DIT

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lundi 14 avril 2014

Sur les jeunes d’aujourd’hui: "Une génération qui se plaint beaucoup"

A fond. Chacun s’inquiète de son avenir, plus ou moins fort. Mais apparemment, ça n’empêche pas de s’occuper. Prenez Léa, de Braine-le-Comte, 18 ans cet été : elle les fêtera en Australie. Parce qu’elle a décroché un échange, via le Rotary. Elle sera là-bas dès juillet, pour refaire sa rhéto, du côté de Sidney. Sa meilleure amie, Lena, même âge, part en Uruguay, elle. 
Un an aussi. Paolo, à peine plus jeune, est revenu à Rixensart hier de voyage scolaire. Une semaine, en Grèce, avec toute la classe. Pour Jacques, d’Enghien, c’est dans quinze jours : une semaine à Malte. Laura, 23 ans, Bruxelloise, est allée se reposer, avant de finir l’unif, du côté de Montpellier, elle. Avec quelques copains. Dans la maison des parents de Margot, sa pote. Piscine, safari à Sigean, bronzage à Palavas-les-Flots, une nuit de bonne sortie, quand même. Avec l’application Skype sur son smartphone, elle a discuté à l’œil, en faisant les courses pour le barbec’ du soir, avec Coline, de Drogenbos mais qui fait un stage au Canada pour l’instant.

Thomas, 20 ans, étudie à Londres. Il est revenu saluer tout le monde à La Hulpe. Cet été, ce sera plus difficile de les voir : il part au Mexique, retrouver sa copine. Il explique ça très bien via WhatsAp, l’appli qui permet de talker gratos. Estelle, 19 ans, aurait été contente de l’apercevoir, ce week-end, mais elle est en Grèce, elle aussi, et jusque dimanche prochain, parce que son copain y habite. Alexia, 15 ans, de Dworp, on ne comptait pas sur elle : elle est à Bombay, avec sa mère. Grand voyage annuel. Elle raconte leurs aventures et sait tout des proches, où qu’ils soient, via Facebook bien sûr. 
Chacun prend l’avion comme on prenait le tram. Chacun utilise la moindre miette de technologie qui permet de tout faire de partout sans que ça ne coûte rien. Chacun sait que c’est la crise, la voit, la sent, mais vit comme dans les films. En travaillant, parfois, pour gagner son plaisir, ou en comptant sur des parents qui seront ce qu’ils sont, mais qui allongent tout de même pas mal, ou qui sont souvent propriétaires d’un ou deux trucs pas si dégueu qui peuvent servir pour égayer l’existence.
En les voyant, en les écoutant, en les lisant, on se dit : wow, on ne sait pas de quoi leur demain sera fait, mais leur aujourd’hui, en vrai, il est quand même pas mal. C’est une génération qui se plaint beaucoup, qui se regarde le nombril tout le temps et qui foudroie peu par sa grandeur. Mais en ce qui concerne l’art de vivre, de bien vivre, c’est des génies. On a beaucoup à en apprendre.

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