TOUT EST DIT

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lundi 14 avril 2014

Engrenage

Engrenage

L'Ukraine glisse lentement mais inexorablement vers l'éclatement. Et l'on ne voit pas très bien ce qui pourrait l'interdire. Après « l'annexion » de la Crimée par la Russie, la contagion séparatiste a gagné l'est du pays. Le pire est que cela obéit à un scénario parfaitement réglé – et prévisible – dont Vladmir Poutine tire en coulisse les ficelles, au nez et à la barbe des Européens et des Occidentaux. Hier, à l'est de l'Ukraine, des affrontements ont fait plusieurs morts lors d'une « opération de reconquête » menée par les forces gouvernementales loyalistes contre des insurgés pro-russes armés par Moscou.
À ce stade de radicalisation, la ligne rouge a été franchie. Une fois de plus ! On aurait pu penser que l'appétit hégémonique de Vladimir Poutine serait calmé par le retour dans le giron russe de la Crimée, mais la faiblesse du pouvoir ukrainien conjuguée à l'impéritie de la communauté internationale, ont incité le maître du Kremlin à pousser son avantage. Au nom de la reconstitution d'une grande « unité nationale », il soutient les séparatistes, qu'il prétend menacés au mépris des conventions internationales.
Une fois de plus, Américains et Européens haussent le ton et menacent Moscou de « conséquences supplémentaires ». Ce ne sont là que des mots quand Poutine menace de couper le gaz et provoque des failles dans la solidarité européenne. La communauté internationale paye « cash » son absence d'action diplomatique préventive, à Kiev comme à Moscou.
En dépit des déclarations martiales de l'Otan, personne ne souhaite une action militaire. Surtout qu'en Ukraine s'installe un sentiment croissant d'intolérance entre Ukrainiens et russophones, rendant le retour au « vivre-ensemble » utopique. Des deux côtés, la propagande des médias caricature « l'adversaire » : « Terroristes pro-russes », selon Kiev, et « putschistes de Maïdan », selon Moscou. Les nationalistes de chaque camp en profitent pour pousser au crime. Encore instable avant la présidentielle du 25 mai, le pouvoir ukrainien semble dépassé par les événements dictés par Poutine. Nous aussi !

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