TOUT EST DIT

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mardi 11 mars 2014

Légitime défense ?

Légitime défense ?


Que pèseront dans l'esprit des Français ces criailleries judiciaires autour des « affaires » Sarkozy et consorts ? Comment les citoyens pourraient-ils trancher entre les protestations des nombreux avocats s'inquiétant d'une dérive inquisitoriale des juges et l'indignation de l'Union syndicale des magistrats (USM) dénonçant un réflexe corporatiste de ces mêmes avocats ? À dire vrai, au-delà du tintamarre médiatique, cela leur importe moins que les dysfonctionnements « ordinaires » de la justice quand, par exemple, un prévenu doit sa libération à une panne d'imprimante.
Il est bien dommage que la contestation des grands principes de notre politique judiciaire n'intervienne qu'à l'occasion de la mise en cause de personnalités publiques de premier plan. C'est évidemment le cas avec les mises sur écoute de Nicolas Sarkozy et de son avocat, M e Thierry Herzog. En la circonstance, c'est le traitement infligé au conseil et ami de l'ex-président qui a motivé la colère de ses confrères. Beaucoup d'avocats ont choisi de plaider leur propre cause au nom de l'inviolabilité du secret professionnel et des droits fondamentaux de la défense.
À quoi l'USM et la garde des Sceaux, Christiane Taubira, ont répondu qu'il ne saurait y avoir d'impunité « en fonction d'une profession » et qu'il existait des possibilités de recours en cas de détournement de procédure. Bref, c'est un procès en illégitime défense qui est intenté aux avocats, qui y opposent de leur côté des procédés « violents et disproportionnés ».
Toute la question est de savoir si les écoutes et perquisitions subies par M eHerzog l'ont été « préventivement » ou sur de réels soupçons. Au fond, toutes ces affaires politico-judiciaires illustrent l'inanité des sacro-saints principes brandis par les uns et les autres. L'indépendance absolue de la justice est illusoire dès lors que la politique pénale est définie par la loi et appliquée par les parquets. Et c'est aussi bien pour ne pas dériver vers un « gouvernement des juges ». Ce que l'on doit attendre, en revanche, de l'État, c'est qu'il s'impose, et impose aux magistrats, un impératif d'impartialité. 
Irréaliste ?

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