TOUT EST DIT

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vendredi 21 mars 2014

Gérer « nos » affaires

Gérer « nos » affaires


Qui, aujourd'hui, oserait contredire Paul Valéry lorsqu'il affirmait : « La politique, c'est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde. » ? Avouons que, ces derniers temps, nos dirigeants ont tout fait pour détourner l'attention des citoyens du scrutin municipal à venir. Peut-être même, pour les dégoûter d'aller voter. Il paraît, d'après les instituts de sondage, que le risque existe réellement d'une abstention record dépassant les 33,5 % du premier tour en 2008. Rien ne serait pire que cette dérobade civique quand il est justement question, pour les électeurs, de désigner ceux qui vont s'occuper vraiment de leurs problèmes en « bons soldats » de la République des villes et des villages.
Dans un sursaut tardif, les leaders des grands partis de gouvernement ont compris qu'il valait mieux « dénationaliser » le scrutin. Tour à tour, l'UMP et le PS ont cru pouvoir tirer profit, soit du bilan du gouvernement, soit des « affaires Sarkozy et autres ». L'opinion a plutôt décrété « match nul, la balle… aux extrêmes. »
Car voici la seconde grande inconnue du scrutin avec l'émergence d'un FN ayant poursuivi son implantation et présentant des listes dans près de 600 communes. Outre les villes qu'il est susceptible de gagner dans le Sud-Est, le parti frontiste pourrait en faire perdre plus de 20 à la droite à l'occasion de triangulaires. De quoi adoucir le vote sanction promis au PS. Et de quoi douter aussi de la pureté du vibrant appel au front républicain lancé hier par Jean-Marc Ayrault.
Ressortir l'arme émoussée du front républicain tout en profitant de la situation, relève d'un certain machiavélisme. Et puis, les électeurs répondent de moins en moins à cette impérieuse réquisition quand leurs problèmes restent sans réponse. La gauche et ses promesses non tenues, la droite et ses disputes, se partagent les responsabilités de l'ascension de Marine Le Pen, dispensée de faire campagne. Restera, pour les électeurs, à ne pas se tromper de scrutin. Même s'il va marquer un tournant dans le quinquennat, il consistera d'abord à choisir ceux qui seront les plus aptes à gérer « nos » affaires.

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