mardi 25 février 2014
Nantes saccagée par les antifas
Nantes saccagée par les antifas
Une dizaine de policiers hospitalisés, plus d’une centaine d’autres contusionnés, des journalistes molestés, le cœur même de Nantes à feu et à sang… Ce n’est pas là le bilan d’une manifestation contre le « mariage » gay ni d’un rassemblement contre l’enseignement du genre à nos enfants, mais celui de la grande manif organisée samedi par le ban et l’arrière-ban de l’extrême gauche opposés à la construction de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes. Une manif au cours de laquelle les petits amis « antifas » et altermondialistes de Manuel Valls s’en seront donné, une fois de plus, à cœur joie. Mais, comme le disait le ministre au lendemain de l’« affaire Méric », gardons-nous surtout de tout « amalgame » entre les « groupes d’extrême droite » porteurs de « discours de haine » et « ceux qui, d’une manière ou d’une autre, luttent contre le fascisme »…
Nantes à feu et à sang
« Il existe différentes manières de s’exprimer dans ce mouvement », soulignaient dimanche, dans un communiqué commun, les représentants de la Coordination de toutes les associations opposées au projet. Mais samedi, on aura surtout eu droit à la manière forte : alors qu’Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon paradaient dans le défilé, les essaims de casseurs d’extrême gauche descellaient les pavés pour les lancer, avec les habituelles canettes, billes d’acier et autres fusées de détresse, en direction des forces de l’ordre, contraintes de charger à plusieurs reprises et de riposter à grand renfort de gomme-cogne, grenades lacrymogènes ou encore de lances à eau. Un poste de police et une agence du groupe Vinci ont été saccagés, plusieurs dizaines de vitrines de magasins et du mobilier urbain ont été brisés, et même des caténaires SNCF, afin de bloquer la circulation des trains. Au moins deux engins de chantier, mais aussi une barricade et une voiture, ont également été incendiés… Bref, de véritables scènes de guérilla urbaine, qui étaient hautement prévisibles puisque, comme le soulignait le préfet de Loire-Atlantique, les organisateurs s’appuient sur cette frange radicale depuis le début de ce mouvement. Christian de Lavernée devait d’ailleurs ajouter que « l’opposition institutionnelle à l’aéroport doit cesser d’être la vitrine légale d’un mouvement armé », en pointant directement du doigt les militants anticapitalistes installés dans des squats depuis plusieurs mois pour s’opposer au projet. Des squats, dont on se demande d’ailleurs pourquoi ils n’ont toujours pas été évacués…
Le ministre de l’Intérieur a lui aussi condamné samedi ces violences, sans bien sûr admettre qu’il en est le premier responsable. Dénonçant des faits « inadmissibles » et une « véritable guérilla urbaine », Manuel Valls a surtout mis en cause « ces Black Blocs, qui sont originaires de notre pays mais aussi de pays étrangers », dont la violence « continuera à trouver une réponse particulièrement déterminée de la part de l’Etat ». Une « réponse déterminée » qui a pris la forme d’à peine une douzaine d’interpellations… Bien loin des véritables rafles organisées lors des manifestations contre le « mariage » gay.
Invitée de l’émission « 12-13 Dimanche » sur France 3, Marine Le Pen devait ainsi rappeler que « M. Valls connaît ces groupes parfaitement, ce sont notamment des groupes “antifas” qu’il se refuse à dissoudre depuis des mois et des mois, qui à chaque manifestation mettent à sac les centres-villes. » Le ministre de l’Intérieur, a-t-elle ajouté, « fait preuve d’une complaisance à l’égard de ces groupes parce qu’il s’en sent proche politiquement, voilà la réalité de la situation et elle est extrêmement grave ».
Précieux maroquins
En fait, ces émeutes de Nantes auront surtout donné lieu à une nouvelle scène de ménage entre socialistes et écologistes au gouvernement. Dimanche en effet, Jean-Marc Ayrault devait estimer, dans une déclaration à Presse-Océan, que « tous ceux qui exercent des responsabilités publiques doivent condamner les squatteurs de la Zad (zone d’aménagement différé dévolue à l’aéroport), organisateurs délibérés de ces violences » et que « Europe-Ecologie-Les Verts doit sortir de l’ambiguïté ». Un message clairement adressé au ministre écologiste Cécile Duflot, qui avait affirmé samedi matin qu’elle soutiendrait « plutôt deux fois qu’une » les opposants au projet si elle n’était pas ministre, et s’était dite « de tout cœur » avec les manifestants. Une nouvelle occasion pour les gros médias, après « l’affaire Delphine Batho » il y a quelque mois, de nous resservir l’habituel feuilleton des ministres écologistes qui vont peut-être, ou peut-être pas, démissionner du gouvernement Ayrault. Car, comme l’écrivait Michel Urvoy dans les colonnes de Ouest France, « si Cécile Duflot, qui soutenait la manifestation, Jean-Vincent Placé et Emmanuelle Cosse, qui y participaient, refusent les décisions prises, ils doivent en tirer les conséquences politiques… » Sauf que c’est oublier un peu vite que la place est bonne et que l’on s’habitue rapidement au maroquin.
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