lundi 3 février 2014
La démocratie par délégation
La démocratie par délégation
Quelle curieuse idée de la démocratie ! Après une homérique foire d'empoigne en novembre 2012 pour sa présidence, l'UMP se dotait enfin, fin juin 2013, de statuts révisés pour coller à la France d'aujourd'hui. « À l'UMP, nous apprenons la démocratie », plaisantait à l'époque son président un temps contesté, Jean-François Copé, pour évoquer la longue marche vers les fameux statuts qui devaient régler une fois pour toutes la vie interne du mouvement.
Ces statuts fixent à la page 13 le principe d'une primaire à laquelle tous les candidats à l'Élysée doivent se soumettre, sauf hypothèse d'un président sortant se représentant. Lors de l'élaboration des statuts, en avril, Le Figarosaluait l'esprit qui prévalait : « Les sarkozystes ont spontanément renoncé à introduire dans les statuts une dispense pour leur champion » .
Aujourd'hui, la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy change de discours. Henri Guaino, proche parmi les proches, ne cesse de crier sur les toits que l'ancien président ne saurait être soumis à la primaire de 2016.
Les sarkozystes s'appuient sur les sondages montrant que la course à l'Élysée dans le camp de la droite classique, c'est plié : entre 60 et 70 % des sondés sont favorables à la candidature Sarkozy. Autrement dit, les sondages priment le vote des militants et sympathisants. Et, pour la présidentielle, les Français pourront rester chez eux et déléguer à BVA, à l'Ifop, etc., le soin de leur désigner un président. La démocratie par délégation.
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