Les Etats-Unis n’ont jamais sympathisé avec le régime de Bachar Assad mais Washington préférait rester à l’écart des événements syriens. En effet, l’expérience des campagnes en Irak, Afghanistan et Libye lui suggérait que s’interposer dans le conflit entre le pouvoir syrien et l’opposition ne présageait rien de bon pour les États-Unis. Les militaires, c’est-à-dire ceux qui étaient directement impliqués dans ces campagnes, le comprenaient mieux qui quiconque.
Mais certains alliés des Etats-Unis les poussaient à intervenir militairement en Syrie, estime Sergeï Demidenko, expert de l’Institut d’évaluations et d’analyse stratégique :
« C’était précisément les États se tenant prêts selon le chef de la diplomatie américaine John Kerry à assumer les frais de cette campagne, qui se montraient les plus intéressés à attaquer la Syrie. Je pense aux États du golfe Persique, et au premier chef à l’Arabie Saoudite et au Qatar. Les États-Unis et l’Occident dans son ensemble étaient plutôt réticents parce que tous se rendaient compte que le régime d’Assad ne présentait aucun danger pour les pays occidentaux malgré son caractère autoritaire et ses tendances indépendantistes. »