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mardi 14 janvier 2014

Le quinquennat Hollande sous le signe de Feydeau

Le quinquennat Hollande sous le signe de Feydeau


Pour la deuxième fois en dix-huit mois, François Hollande voit sa vie privée bouleverser son action politique. Une situation qu'il semble avoir du mal à gérer. 

A ce rythme-là, le quinquennat de François Hollande va se terminer sur les planches d'un théâtre de boulevard. Avant même d'en avoir bouclé la première moitié, il a déjà donné la réplique dans deux vaudevilles : Madame tweete ! et La Garçonnière.  
Le 12 juin 2012, Valérie Trierweiler affiche, sur Twitter, son soutien à Olivier Falorni, candidat dans la circonscription législative de La Rochelle face à Ségolène Royal investie par le PS. Malgré lui, le chef de l'Etat se trouve entraîné dans un triangle amoureux, qui fera prospérer pendant des semaines un sketch des Guignols de l'info -Hollande en mari tyrannisé par ses ex et actuelle compagne. Le 10 janvier 2013, changement de distribution: autour de François Hollande de pousser Valérie Trierweiler sur la scène d'un Feydeau. Et là, ce sont les médias étrangers qui évoquent "des portes qui claquent comme dans une farce française".  
Ces comédies ne font évidemment pas rire François Hollande. Cette situation où vie publique et privée se télescopent est particulièrement inconfortable pour un président qui se voulait normal. Dans L'Homme sans com' de Denis Pingaud, le chef de l'Etat évoquait la difficulté de sa fonction et l'un de ses paradoxes: "Je suis le président de la République. Ma personnalité ne peut pas transgresser ma responsabilité (...) D'un côté, les Français estiment à juste raison que le chef de l'Etat doit avoir une forme particulière d'expression, de démarche, de mouvement. De l'autre, ils veulent en savoir toujours davantage sur l'homme, sa vie personnelle, qui il est, comment il vit." 

Le silence ou la communication?

A-t-il résolu cette contradiction ? On se le demande. Dans le cas du tweet de Valérie Trierweiler, la stratégie avait été de garder le silence. Le 14 juillet, François Hollande avait lui-même affirmé que"les affaires privées se règlent en privé". Sa compagne s'était expliquée plus longuement trois mois plus tard dans un entretien àOuest-France. Un sondage mené par Harris Interactive pour VSDà ce moment-là soulignait une forte dégradation de l'image de la Première dame (29% de bonnes opinions) mais un Président maintenu à l'écart du vaudeville.  
La publication des photos du Gayetgate dans Closer aurait pu appeler le même silence. Au contraire, François Hollande a pensé qu'il pouvait réagir en tant que citoyen, et non en tant que président, contredisant ce qu'il expliquait lui-même à Denis Pingaud quelques mois plus tôt. Dans un bref communiqué, il en a ainsi appelé au respect de sa vie privée.  
A la suite de cette réaction, deux écoles s'opposent dans la majorité: une minoritaire qui conseille au chef de l'Etat une clarification de la situation avant la conférence de presse de ce mardi et une majoritaire qui préconise de ne rien dire. "Résiste aux journalistes", lui glisse un proche cité par Le Figaro. Mais, un nouveau rebondissement donne une nouvelle direction à l'intrigue.Dimanche, Le Parisien révèle l'hospitalisation de Valérie Trierweiler. L'Elysée confirme la nouvelle. Et la commente parlant d'un "gros coup de blues". Son conseiller Patrice Biancone, explique au Figaro que la compagne de François Hollande "a besoin de repos. L'après, c'est une autre histoire".  

Les Français n'aiment pas "l'affichage de la vie privée"

L'illusion de pouvoir traverser cette tempête en serrant les dents est tombée. La présidence de la République a parlé. Le Président va devoir le faire lui-aussi. Une situation que les Français goûtent peu. Car s'ils sont accrochés au principe du respect de la vie privée -84% des Français jugent que les photos de Closer ne changent rien à leur perception du chef de l'Etat d'après un sondage Ifop pour le JDD- ils ont déjà montré par le passé un agacement quand le Président évoque lui-même sa vie privée.  
En février 2008, Nicolas Sarkozy avait subi une chute de 13 points de sa cote de confiance dans un sondage LH2 pour Libération. En cause, sa politique économique mais aussi ses commentaires sur sa propre histoire d'amour avec Carla Bruni. "L'affichage de la vie privée" était désapprouvée par 76% des Français sondés. Au même moment, l'Ifop estimait que 65% des personnes interrogéesjugeaient que l'image de Nicolas Sarkozy n'avait pas changé (-21 points par rapport au mois précédent)  
Autrement dit, pour limiter les dégâts, mieux vaut s'en tenir au silence, s'abriter derrière le respect de la vie privée et éviter que la situation ne vire au feuilleton. C'est mal parti pour François Hollande.  


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