TOUT EST DIT

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vendredi 20 décembre 2013

« Grosse Koopération » ?

« Grosse Koopération » ?


En réservant à la France sa première visite après sa réélection, la chancelière Angela Merkel s'est conformée aux bons usages franco-allemands. François Hollande en avait effectivement fait de même après son investiture officielle à la présidence de la République. Toute la question est maintenant de savoir si les amabilités protocolaires vont faire place à une relation plus approfondie et sincère. Parce qu'il faut bien reconnaître que, jusqu'ici, les sourires de façade et les discours convenus ne masquaient que très imparfaitement les divergences de fond. Après qu'Angela Merkel a mis la dernière main à sa « Grosse Koalition » gouvernementale, va-t-on enfin vers une « Grosse Koopération » entre Paris et Berlin ?
Les paroles brièvement prononcées, hier soir sur le perron de l'Élysée, inviteraient à le croire. « Nous pouvons amorcer maintenant une nouvelle étape », a prophétisé la chancelière, faisant écho au propos de François Hollande évoquant « un horizon commun qui doit devenir un agenda commun ». Il est évident que la période de trois ans qui s'ouvre, dépourvue des pollutions électorales pour les deux dirigeants, peut aider au rapprochement.
Encore faudra-t-il éviter de part et d'autre du Rhin l'expression de tout complexe de supériorité, ou les impertinences jalouses sur les faiblesses du voisin. Ce n'est pas parce qu'elle a le triomphe modeste et qu'elle a dû négocier avec les sociaux-démocrates qu'Angela Merkel est prête à se « hollandiser ». Ses concessions dans le domaine social ne signifient pas l'abandon de son « ordo-libéralisme ».
Il ne saurait pas davantage être question pour François Hollande de se « merkeliser » (ce serait trop lui demander) mais encore lui incombera-t-il de se « social-démocratiser » vraiment et de l'assumer. L'axe franco-allemand ne retrouvera son rôle d'entraînement au sein d'une l'Europe conquérante que dans un dialogue dépourvu d'ambiguïtés. Cela demandera à Angela Merkel un peu moins de rigidité et à François Hollande un peu plus de clarté. On va très vite savoir s'ils en sont capables. Au-delà des accolades.

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