TOUT EST DIT

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vendredi 20 décembre 2013

François Hollande sermonné par les grands patrons


Entre la pétition de patrons français de groupes étrangers et un déjeuner plein de reproches avec les poids lourds du CAC 40, la journée d’hier fut épouvantable pour François Hollande.
François Hollande a encore passé une journée épouvantable à Paris. Il a d’abord reçu une pétition signée de 50 patrons de filiales de groupes étrangers installés en France, qui préviennent que leurs sièges ne veulent plus investir en France et expliquent pourquoi. La pétition signée par 50 présidents de grandes entreprises installées en France est assez incroyable. Parmi les signataires, on trouve les patrons français de Siemens, d’Accenture, d’HP France, Esso, American Express, Shell, ABB France, Hertz, Sony, Volkswagen, Barclays, Cisco etc. Au total, 50 filiales françaises de multinationales qui représentent en France plus de 150.000 emplois et plus de 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Tous ces patrons étrangers qui habitent la France sont, quelque part, des ambassadeurs de la France auprès de leur direction générale. Que disent-ils ? Très simple ! 
Ils disent et écrivent aujourd’hui au président de la République que la France a beau être l’un des plus beaux pays du monde, avec les équipements de transports les plus performants, les universités, les centres de recherches, les talents… c’est aussi devenu le pays le plus difficile pour y travailler.
Les maisons mères ne veulent plus investir et se développer en France et les raisons invoquées sont archi-connues du monde des affaires. Trop d’instabilité fiscale, aucune visibilité sur ce qui va se passer, trop de charges sociales, trop de bureaucratie et pas de goût pour le travail. Cette affaire est extrêmement grave parce que les 50 signataires de ces grosses entreprises estiment qu'ils représentent quelques 20.000 entreprises étrangères qui emploient indirectement 2 millions de salariés, 13% de la population salariée, 25 % de la seule industrie et assurent le tiers des exportations françaises.
Jamais depuis très longtemps on avait assisté à une telle fronde des chefs d’entreprise contre la gouvernance française.
Le plus étonnant, c’est que le jour même,  le Président avait convié une dizaine de grands patrons français dont celui de Total, Suez, Société Générale, Publicis… des patrons qui se préparent à partir le mois prochain à Davos. François Hollande, s’interrogeant de savoir s’il doit aller à ce forum du capitalisme mondial, voulait connaitre la tendance des débats cette année. Il voulait évaluer l’intérêt qu'il y aurait pour la France à ce qu'il se rende à Davos. Il a donc fait un tour de table pour connaitre l’avis de tous ces patrons.
La réalité a été plus que cruelle. Peu ont parlé de Davos. Tous ont dénoncé la situation française en reprochant au Président l’impuissance de la politique économique. Le ton n’était pas très amical d’après quelques participants. Tous ont parlé de la fiscalité, de son instabilité, du manque de compétitivité et de la difficulté à travailler en France. Tous ont parlé du déficit chronique de solidarité européenne à commencer par l’égocentrisme français. De Christophe de Margerie (Total) à Maurice Levy (Publicis), François Hollande n’avait pourtant pas convié de dangereux provocateurs, simplement les poids lourds de l’économie française.
Le plus curieux, c’est qu’en raccompagnant ses hôtes, le Président a laissé entendre qu'il était d’accord avec tout ce qu'il avait entendu. Comme le week-end dernier au Brésil, il a convenu que la fiscalité devait être stabilisée et même abaissée, que la compétitivité des entreprises était trop faible etc. Et comme d’habitude, la majorité des patrons sont sortis de l’Élysée convaincus que ce déjeuner ne servirait à pas grand chose.

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